Le contraire aurait été etonnant : Vicente Fox satisfait de la réforme de l’immigration US

Le président du Mexique Vicente Fox a conclu vendredi sa tournée de quatre jours aux États-Unis par une dernière étape à Los Angeles, après avoir fait état de sa satisfaction sur le vote par le Sénat américain d’une réforme libérale des lois sur l’immigration.

Por Paula Bustamante
AFP. Los Angeles, Le vendredi 26 mai 2006

Lors de sa visite jeudi et vendredi en Californie, où le tiers de la population est d’origine hispanique, M. Fox a qualifié le vote du Sénat, qui doit encore être entériné par la chambre des représentants, de « monumental » et a défendu les immigrés illégaux aux États-Unis.

« Ils se sont battus pour cela », a-t-il déclaré vendredi matin devant la Chambre de commerce latino-américaine de Sacramento, la capitale administrative de Californie, où il avait rencontré la veille le gouverneur Arnold Schwarzenegger. Les immigrés « ont mérité ce qu’ils ont obtenu hier » jeudi, a-t-il insisté.

« Nous savons quelle est leur contribution à cette économie et à ce pays », a ajouté M. Fox. « Nous connaissons leur loyauté envers leurs employeurs ».

Poussée par le président George W. Bush, une réforme de l’immigration permettant de régulariser des millions de clandestins vivant aux États-Unis a été adoptée jeudi par le Sénat. Mais la législation va devoir franchir l’obstacle de la Chambre des représentants où elle suscite une forte opposition.

La visite du responsable mexicain a provoqué des protestations de groupes opposés à la présence de clandestins aux États-Unis, qui estiment que M. Fox n’en a pas fait assez pour contrôler les frontières de son pays. Plusieurs dizaines de personnes se sont notamment rassemblées à Los Angeles vendredi, brandissant des panneaux à proximité de l’hôtel du président.

De son côté, M. Schwarzenegger, candidat à sa réélection à la fin de l’année, a assuré que « le Mexique et la Californie entretiennent des relations formidables ».

« Nous travaillons sur le problème de l’immigration et les deux parties savent qu’il s’agit d’un problème complexe, mais le Mexique et la Californie sont de vrais partenaires et de vrais amis », a-t-il ajouté dans un communiqué.

Le bureau du gouverneur républicain a toutefois indiqué que M. Schwarzenegger avait demandé à M. Fox de faire adopter une législation pour lutter contre la construction de tunnels de contrebande entre le Mexique et les États-Unis, qui partagent plus de 3000 km de frontière.

La visite de M. Fox, l’a d’abord conduit mardi dans l’Utah (ouest), puis dans les États de l’Oregon et de Washington (nord-ouest), où il a parlé investissement avec des chefs d’entreprise, notamment de l’avionneur Boeing, la chaîne de magasins Costco et le géant des cafés Starbucks. Le Mexique a conclu un accord de libre échange avec les États-Unis et le Canada (NAFTA) en 1994.

Vendredi soir, le président mexicain rencontrait Antonio Villaraigosa, maire de Los Angeles, où 45% de la population est d’origine hispanique. L’édile de la deuxième ville des États-Unis est lui-même né dans une famille venue du Mexique. Ces discussions devaient être surtout à tonalité économiques et touristiques.

La visite de M. Fox s’inscrivait aussi dans le contexte politique local de son pays, où des élections législatives et présidentielle vont se dérouler le 2 juillet : les Mexicains de l’étranger vont pouvoir y participer pour la première fois et M. Fox, à qui la Constitution interdit de se représenter pour un deuxième mandat de six ans, soutient Felipe Calderon, de son parti de centre-droit PAN.