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6 novembre 2006

La mobilisation continue à Oaxaca, pas de sortie de crise en vue au Méxique.

 

La mobilisation contre le gouverneur de l’État d’Oaxaca, dans le sud du Mexique, ne faiblit pas : plusieurs milliers de personnes manifestaient dimanche pour réclamer son départ et celui des forces fédérales dont l’intervention, il y a une semaine, n’a pas permis de mettre un terme au conflit

Par l’Agence France-Presse

Oaxaca, le dimanche 5 novembre 2006.

L’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca (APPO) a promis une manifestation « pacifique », mais son contrôle sur l’ensemble du mouvement de protestation ne semble pas total, depuis les violents affrontements de jeudi contre la police, alors que le mot d’ordre était de ne pas résister.

La police fédérale préventive (PFP), qui a levé la plupart des barricades de la rébellion, a dressé dans la nuit de samedi à dimanche des fils de fer barbelés autour de la place principale d’Oaxaca, occupée pendant plus de cinq mois par les manifestants. Après leur opération avortée de jeudi, les policiers se sont contentés de patrouilles de nuit et de barrages de contrôle aux entrées de l’agglomération.

À Mexico, le gouvernement joue l’apaisement. Le vice-ministre de l’Intérieur Arturo Chavez assure que la PFP sera garante de « la liberté d’expression » et qu’il continue de chercher une issue à la crise par la négociation.

La manifestation se dirigeait vers une place du centre de la ville, distante de quelques centaines de mètres du principal contingent des forces fédérales.

La foule accusait Ulises Ruiz d’« oppresseur », d’« assassin » et scandait « Oaxaca n’est pas une caserne, la PFP dehors ».

L’APPO -qui regroupe enseignants en grève, ouvriers, paysans et organisations sociales- affirme que des groupes paramilitaires du gouverneur tirent régulièrement sur les manifestants pendant la nuit et qu’ils ont grièvement blessé un étudiant dimanche.
Depuis mai, onze personnes sont mortes dans les rangs des manifestants.

Les 4500 policiers venus de Mexico contrôlent la ville, à l’exception du campus universitaire et d’une avenue voisine, mais la situation peut basculer à tout instant.
Parti d’une mobilisation des instituteurs, pour une revalorisation salariale, violemment réprimé par la police du gouverneur, le mouvement s’est étendu et a progressivement gagné en puissance.

Prenant conscience de l’impopularité du gouverneur, soupçonné de corruption à grande échelle, le Parlement mexicain a exhorté Ulises Ruiz à démissionner, une éventualité catégoriquement rejetée par le cacique d’Oaxaca.

Le gouverneur joue toujours au chat et à la souris avec les protestataires. Exilé à Mexico, il fait au moins une fois par semaine une visite médiatisée à Oaxaca, pour maintenir l’illusion qu’il est toujours le patron de cet État à majorité indienne. Mais la visite doit être brève par crainte d’un lynchage.

Oaxaca, ville coloniale privée de la manne touristique, vit depuis le début du mouvement social une crise économique qui a conduit à la fermeture temporaire ou définitive de nombreuses entreprises et des milliers de salariés ont perdu leur travail.

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