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30 décembre 2004

Un autre record pour l’éternelle dette argentine.

 

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La dette externe est arrivée à 167 milliards de dollars au troisième trimestre. La hausse s’explique par l’accumulation des intérêts impayés de la dette publique et de la réévaluation de l’Euro.

Par Página 12
Buenos Aires, 22 décembre 2004

Le flux d’entrée de capitaux au pays se consolide.

La dette externe est arrivée, à la fin septembre, à 167.153 millions de dollars, avec une augmentation de 1721 millions comparée avec juin dernier, due principalement à l’accumulation d’intérêts impayés. Selon le rapport de l’Indec sur la balance des Paiements du troisième trimestre durant la période juillet-septembre il y a eu, en outre, une entrée nette de capitaux au pays de 442 millions de dollars, confirmant l’inversion de la tendance de fuite de capitaux prédominant depuis la dévaluation.

Les données contenues dans ce document de l’Indec révèlent le grand paradoxe de la dette, qui pourrait être résumé ainsi : bien que l’État argentin annule des échéances - intérêts et capital - avec les organismes internationaux (le FMI, la Banque Mondiale et le BID) et se maintient à jour sur le paiement d’intérêts de la dette émise après la dévaluation, l’ampleur des intérêts dus sur la dette en défaut élève constamment le passif comptable du pays.

Au troisième trimestre de l’année, dernier exercice enregistré par l’Indec, les paiements nets en capital se sont élevés à 750 millions, mais ainsi la dette a augmenté encore de 1721 millions - par rapport à juin -. La majeure partie de l’augmentation de l’endettement public est due à l’accumulation des intérêts impayés de 1145 millions de dollars.

Les ajustements de change peuvent aussi élargir la dette : dès que l’Euro s’ apprécie par rapport au dollar, le gouvernement argentin doit payer une plus grande charge en dollars pour le service de sa dette en Euro. De fait, au dernier trimestre ces variations ont accru la charge de 725 millions de dollars. Le rapport de l’Indec explique le phénomène de la manière suivante : "L’évolution de la dette externe publique durant les dernières années (depuis la dévaluation) répond à ces mêmes facteurs : augmentations par accumulation de retards d’intérêts et par les effets de la réévaluation de l’Euro et d’autres monnaies face au dollar, non compensées par les paiements du capital aux organismes internationaux ".

La "dette externe", à son tour, augmente aussi chaque fois que des résidants en Argentine transfèrent des titres de non résidants dans le pays : au dernier trimestre, ces ventes se sont élevées à 1400 millions de dollars.

En un an, la dette externe de l’Argentine a grossi de 26.498 millions de dollars, puisque fin 2003 ces ventes atteignaient 140.655 de dollars.

Le dû d’intérêts de la dette publique, à terme et non payés pendant les 9 premiers mois de 2004, s’élève à 4265 millions de dollars. Pour avoir une idée de l’ampleur du problème, pendant tout 2003, la facture impayée d’intérêts s’est élevée à 5327 millions de dollars.

"Nous estimions qu’un échange réussi de la dette publique (en fonction de la dernière proposition effectuée par le Gouvernement et en supposant 100 % d’acceptation de l’offre) produirait une réduction annuelle des intérêts dus et, par conséquent, une augmentation significative de l’excédent de compte courant, d’autour de 2 points du PBI", affirment les techniciens de l’Institut National Statistique et Recensements. D’autre part, le compte financier de la balance des Paiements, qui enregistre les mouvements de capitaux (publics et privés) avec l’extérieur, montre un changement de tendance qu’on suit avec attention au Ministère de l’Économie.

Au troisième trimestre on a constaté une entrée nette de capitaux de 442 millions, qui contraste avec une sortie nette de 282 millions de dollars à période égale l’année passée. De cette manière, entre juillet et septembre on a enregistré un afflux net de fonds de 1243 millions de dollars, contre une fuite de 2141 millions durant la même période du 2003.

"En neuf mois on observe un retournement du solde du compte financier, qui à partir du premier trimestre de l’année a constamment enregistré des flux nets positifs, ce qui répond en bonne mesure au comportement du secteur privé non financier, avec des entrées par des investissements directs et du crédit commercial", soutient le rapport officiel.

"La dette est illégitime"

La Fédération Argentine des Collèges d’Avocats a affirmé hier qu’une grande partie de la dette externe est illégitime et a proposé un débat juridique sur la question. L’organisme a soutenu que depuis 1980, les pays endettés ont payé par des intérêts "des sommes qui dépassent de plusieurs fois les dettes originales". Dans un document, l’organisme qui groupe à 79 Collèges d’Avocats de tout le pays, questionne le rôle du FMI et de la Banque Mondiale dans la négociation de la dette, en indiquant que ces organismes "opèrent comme instruments du capital financier international". "La frustration du développement, la pauvreté, la marginalité, l’insécurité et les causes extrêmes de privation reviennent, dans le cas de l’Argentine, à la dette externe qui en est son producteur presque exclusif", a souligné le document.

Traduction pour El Correo de : Estelle et Carlos Debiasi

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