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9 décembre 2005

Rires : Mêmes les éléphants chargent les « gringos »

 

Rwanda : les USA mettent en garde contre les sautes d’humeur d’un éléphant

Par Helen VESPERINI
Agence France-Presse

PARC NATIONAL D’AKAGERA (Rwanda), le jeudi 08 décembre 2005

A moitié immergé dans le lac Ihema dans l’est du Rwanda, Mutware, un éléphant âgé de 37 ans, semble placide. Pourtant, ses agressions répétées contre des visiteurs du parc ont conduit les Etats-Unis à émettre un message d’alerte destinée aux touristes américains.

Mutware, surnommé "le chef", a attaqué au moins trois véhicules de touristes ces derniers mois, terrorisant leurs occupants, dans le parc national d’Akagera, situé dans l’est de ce pays d’Afrique centrale.

Cela a conduit l’ambassade américaine à Kigali a émettre en avril un message d’alerte, toujours en vigueur, concernant le pachyderme.

"Récemment, l’éléphant a fait preuve d’un comportement plus agressif à l’égard des touristes jusqu’au point de charger et a eu un contact physique avec des véhicules", prévient ce message.

L’ambassade "a prévenu de cette alerte l’Office du tourisme et des parcs nationaux rwandais et lui a fait savoir son inquiétude sur ces incidents", tout en conseillant "aux touristes américains d’être très prudents" dans le parc.

Mais des gardes du parc ont pris la défense de l’éléphant, affirmant qu’au moins deux des groupes dont les véhicules ont été attaqués avaient refusé de voyager avec des guides.

Selon eux, les accès d’humeur de l’éléphant ont plus à voir avec sa solitude et son incapacité à trouver une femelle plutôt qu’à une haine à l’égard des humains et de leurs véhicules.

"Il ne devient agressif qu’à la saison des amours, parce qu’il est solitaire et qu’il n’a pas de femelle", a expliqué à l’AFP James Muhizi, un de ces gardes.

Depuis qu’il a endommagé ses défenses dans un combat avec d’autres mâles, l’éléphant a désormais un handicap majeur pour trouver une compagne, confie Boniface Zakamwita, 54 ans, l’un des plus anciens gardes du parc et apparemment le seul homme à pouvoir calmer Mutware.

Les méthodes de Boniface s’apparentent plus à celles d’un dresseur de cirque qu’à un gardien de parc. Il surnomme le pachyderme "mon petit chou" et réussit à le faire entrer ou sortir de l’eau en le récompensant avec du sucre.

Durant le génocide au Rwanda en 1994 - qui a fait près de 800.000 morts parmi la minorité tutsie et les Hutus modérés - et le chaos qui en a suivi, l’éléphant a été victime de tirs de soldats et d’attaques de villageois alors qu’il sortait du parc à la recherche de nourriture.

C’est peut-être de cette époque que date l’animosité de Mutware à l’égard des hommes.

Boniface, qui est hutu, a alors fui le Rwanda de peur de représailles pour rejoindre la Tanzanie voisine, où sa femme et plusieurs de ces enfants sont décédés.

Ce n’est qu’en 2004 qu’il a repris son travail de gardien du pachyderme, les autorités du parc étant convaincues qu’il était le seul à pouvoir le maîtriser.

Malgré les risques de son métier et le comportement dangereux de l’éléphant, Boniface affirme que la relation qu’ils entretiennent leur est mutuellement profitable.

"Quand Mutware a été pris dans un piège et qu’il a réussi à s’échapper, il est tout de suite venu vers moi pour que je retire le fer qui blessait sa chair", explique-t-il.

Et il ajoute en se félicitant, "avec l’argent que je gagne en m’occupant de lui, j’ai pu trouver une nouvelle femme".

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