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17 juillet 2023

Les soldats US n’appartiennent pas à l’Ukraine

 

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Alors combien de soldats des Etats-Unis combattent en Ukraine ? Le groupe Biden prend soin de ne pas révéler ou faire référence à leur présence, mercenaire ou autre, mais la question revient sans cesse à l’esprit. Il a réapparu le 27 juin, lorsque la Russie a bombardé ce que la presse ukrainienne a simplement appelé un restaurant à Kramatorsk. Cependant, ce restaurant soi-disant anodin faisait partie d’un complexe hôtelier qui attirait apparemment beaucoup d’hommes occidentaux en âge de combattre, en particulier des soldats US et d’autres des pays de l’OTAN. Nous le savons parce que des témoins oculaires les ont entendus parler anglais US et ont vu leurs tatouages militaires étasuniens (3th Ranger Battalion) et les drapeaux des Etats-Unis d’Amérique sur leurs casques. De plus, des mercenaires US ont été signalés morts sur des comptes Twitter. Nous savons également que cette attaque au missile a tué 50 officiers et deux généraux ukrainiens et au moins 20 occidentaux, dont des Etasuniens, prouvant une fois de plus qu’un soldat US en Ukraine est un soldat de trop.

Le problème est que nous ne savons pas combien de soldats des Etats-Unis – sans parler des mercenaires US – se trouvent en Ukraine. Le ministère russe de la Défense estime qu’il y a eu plus de 900 mercenaires US en Ukraine. Pendant ce temps, Washington reste muet, gardant étroitement sa connaissance de ce secret pour la raison évidente que ne pas le faire pourrait provoquer une confrontation ouverte avec Moscou. Et puisqu’ils ne veulent pas d’une troisième guerre mondiale nucléaire, la Maison Blanche et le Pentagone nourrissent un intérêt intense à dissimuler des faits sur leur empreinte militaire en Ukraine et leur possible encouragement à celle-ci. Même si un grand nombre d’officiers US de l’OTAN y étaient tués, nous, de retour dans la soi-disant patrie, serions sans aucun doute tenus dans l’ignorance.

Les bribes de nouvelles que nous recevons indiquent que les combats se déroulent mal pour les troupes US. « C’est ma troisième guerre dans laquelle je combats, et c’est de loin la pire », a déclaré Troy Offenbecker au Daily Beast le 1er juillet. « La semaine dernière, un avion a largué une bombe à côté de nous, à environ 300 mètres. Ce fut un merdier horrible ».

Le Daily Beast cite un autre soldat US, David Bramlette : « Le pire jour en Afghanistan ou en Irak est un grand jour en Ukraine. En ce qui concerne les missions de reconnaissance », a-t-il dit, « si deux d’entre eux sont blessés... il n’y a pas d’hélicoptère qui vient vous chercher... la merde peut aller très, très vite ». En d’autres termes, il s’agit d’un ennemi différent, très compétent, et les soldats US en Ukraine sub rosa pourraient mourir en grand nombre dont les gens chez eux n’entendent jamais parler.

Prenons le cas de l’attaque au missile de mars sur Lvov. Nous n’avons aucune idée si les rumeurs circulant autour de cet assaut, les rumeurs de centaines de morts de l’OTAN, y compris des Etasuniens, étaient vraies ou non. Dans la mesure où ils ont mentionné cette prétendue catastrophe, les médias US se sont empressés de contester la véracité de ces informations. Donc, cette attaque a reçu peu ou pas de couverture occidentale. Des observateurs avisés comme Moon of Alabama l’ont évité, probablement parce que le brouillard de la guerre était tout simplement trop épais. Cependant, un commentateur régulier sur ce site, Oblomovka Daydream, a publié un compte sur le fil ouvert de Moon of Alabama le 15 avril. Cela vaut le coup d’œil pour ses détails non rapportés ailleurs. Mais Caveat lector [Latin : attention lecteur] : on sait peu de choses sur les antécédents d’Oblomovka Daydream.

Selon cette source, en mars dernier, la Russie a lancé des « poignards » - des missiles Kinzhal - sur un centre de commandement de l’OTAN dans la région de Lvov. Cette installation secrète, à une profondeur de cent mètres, était « un poste de commandement de réserve de l’ancien district militaire des Carpates... bien protégé et équipé de systèmes de communication modernes ». Les généraux et les colonels de l’OTAN l’ont choisi. Ils se sentaient tellement en sécurité qu’ils ont baissé leur garde : « Parfois des dizaines de voitures se rassemblaient à l’entrée du quartier général même en plein jour ».

Ce « poignard » a été choisi « parce qu’un tel bunker est invulnérable aux missiles conventionnels ». L’assaut russe n’a laissé aucun survivant. « Et il y en avait plus de 200. Y compris, disent certains journalistes occidentaux « informés », plusieurs généraux et officiers supérieurs des Etasuniens. Et aussi – Britannique, Polonais, Ukrainien. Selon le portail grec ProNews, proche du Ministère grec de la Défense et cité dans ce billet, « des dizaines d’officiers étrangers ont été tués » lorsque les missiles hypersoniques Kinzhal ont frappé l’installation secrète. Ce fut « un désastre pour les forces de l’OTAN en Ukraine ».

Comme mentionné ci-dessus, les médias occidentaux se sont empressés soit de ne pas en rapporter un mot, soit de mettre en doute la crédibilité de ces récits. Selon Newsweek du 31 mars, les affirmations selon lesquelles un centre de commandement de l’OTAN aurait été touché étaient « sans fondement ». Newsweek a désigné ProNews comme « très discutable », admettant néanmoins que dans la nuit du 9 mars, la Russie a riposté pour sabotage à Briansk, avec Kinzhals, et que l’une des régions ciblées était Lvov.

On ne sait donc pas ce qui s’est passé. Oblomovka Daydream cite quelques détails convaincants : « Certains sites de Kiev ont également blagué : après l’urgence, des représentants du Ministère de la Défense et de l’Etat-major général des Forces Armées d’Ukraine ont été appelés sur le tapis devant l’ambassade des États-Unis, où ils ont été réprimandés » pour la mauvaise sécurité du centre de contrôle », et en même temps a remis une liste des officiers supérieurs US morts et a ordonné « de les récupérer au moins du métro.

Le fait est le suivant : des dizaines d’Etasuniens auraient pu être tués et si c’est le cas, vous pouvez en être sûr, nous n’en entendrions jamais parler. C’est parce qu’il s’agit d’une guerre par procuration et que les États-Unis n’ont rien à voir avec cela. Même si des milliards de dollars américains et beaucoup de matériel militaire américain ont disparu on ne sait où en Ukraine. Même si les Etasuniens s’y battent et y meurent. Et même si personne, en dehors de leurs familles et des représentants du gouvernement, ne sait qui ils sont.

Mais ne doutez jamais que les Etasuniens sont en Ukraine depuis le début de cette guerre. Des informations ont fait surface sur Twitter le 9 juillet citant un commandant d’Azov, Volyn, aux médias turcs selon lesquelles les États-Unis et la Russie ont organisé la reddition d’Azov à Azovstal l’année dernière en échange du retrait de plusieurs « officiers étasuniens de haut rang » de l’installation. En effet, il y avait des rumeurs d’Etasuniens à Azovstal à l’époque. Cette interview turque semblerait les confirmer. Loin de s’y opposer, de nombreux Etasuniens soutiendraient cela. Mais encore une fois, de nombreux Etasuniens ne tiennent pas compte de la menace d’une guerre nucléaire avec la Russie, ce avec quoi aucune personne sensée ne veut jouer.

Tout cela s’ajoute, encore une fois, à l’argument selon lequel Washington devrait retirer ses griffes et essayer de négocier. Moscou a déclaré qu’il frapperait les centres de commandement. Combien de temps avant qu’un important contingent de « formateurs » étasuniens de l’OTAN ne soit tué et ne puisse être caché ? Alors quoi ? Oups... nous ne voulions pas déclencher la Troisième Guerre Mondiale ? Washington devrait chercher un règlement négocié. Un plan de paix, comme celui arrangé par les pays neutres au printemps 2022, que les génies occidentaux ont sabordé. Ou Washington pourrait ravaler sa fierté et donner suite à la proposition de paix chinoise. S’il y avait le moindre souci pour la vie humaine, les gros bonnets de la capitale impériale le feraient. On ne peut que conclure qu’il n’y en a pas.

Eve Ottenberg* pour sa page personelle

Counterpunch. USA, le 14 juillet 2023.

*Eve Ottenberg est auteur et journaliste. Voir ses œuvres. Son dernier ouvrage est « Lizard People ». Elle est joignable sur son site internet.

Traduit de l’anglais pour et par : El Correo de la Diaspora

El Correo de la Diaspora. Paris, le 17 juillet 2023

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