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30 janvier 2003

Résistance à la militarisation de nos vies

 

La guerre - et donc plus encore la guerre préventive - est clairement interdite par la Charte des Nations unies et par le droit international.

Par Flavio Lotti

Propositions et stratégies : Evalue les mouvements civiques alternatifs contre la militarisation et la guerre. Identifie les problèmes majeurs et les principales stratégies d’actions, leur potentiel et leurs limitations.

PROPOSITIONS

1. Promouvoir une coalition mondiale contre la guerre en Irak et pour la paix au Moyen-Orient

La guerre - et donc plus encore la guerre préventive - est clairement interdite par la Charte des Nations unies et par le droit international. La guerre des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne contre l’Irak est illégale, injuste et dramatiquement dangereuse. Toutes les organisations de sociétés respectant la Charte des Nations unies et les droits humanitaires internationaux devraient agir ensemble, avec détermination, pour créer un front commun contre la possibilité d’une nouvelle tuerie de masse aux conséquences imprévisibles.

Le 15 février 2003, toutes les grandes villes européennes seront le théâtre de grandes manifestations contre la guerre. De nombreuses manifestations ont déjà eu lieu en Europe et aux Etats-Unis. Le troisième Forum social mondial devrait favoriser la création d’une mobilisation globale et coordonnée. Nous devons dire non à la guerre infinie. Non à la guerre préventive. Non à la guerre et à un nouvel ordre hiérarchique global que les Etats-Unis veulent imposer au monde.

2. Promouvoir la globalisation de la démocratie et le renforcement du système des Nations unies

Pouvons-nous nous passer du système des Nations unies ? Pouvons-nous continuer à assister, impuissants, à la façon dont ce système est progressivement négligé, délégitimé et vidé de son sens ? Pouvons-nous penser à renforcer la démocratie internationale tout en refusant un avenir au système des Nations unies ?

Les Nations unies fonctionnent mal. Mais si nous ne les avions pas, nous devrions les inventer. C’est pourquoi la société civile dans son ensemble doit s’en préoccuper et travailler pour les renforcer et les démocratiser. Il y a pléthore de propositions de réformes. Créons un mouvement pour dynamiser des structures spécialisées qui promeuvent et défendent les droits de l’homme afin de fournir un système international de police judiciaire à la toute nouvelle Cour pénale internationale, afin d’établir un moratoire au droit de veto et enfin d’ouvrir les Nations unies à la société civile et aux pouvoirs locaux.

3. Promouvoir la construction d’une Europe ouverte, réciproque et non violente

Une nouvelle Europe est en train de se construire. En 2004, dix nouveaux pays entreront dans l’Union européenne. Celle-ci aura également sa propre Constitution, qui est en train d’être définie. La Table Ronde pour la Paix veut contribuer à la construction d’une Europe qui ne s’inspire pas du modèle nord-américain, mais qui suive un chemin différent et indépendant. Nous croyons en une Europe qui soit au service de la paix et de la justice dans le monde. Une Europe capable de renoncer à la guerre et capable de construire un système global de sécurité mutuelle ; de remettre en question le modèle occidental de développement, capable d’éradiquer la pauvreté et l’injustice économique, de promouvoir un développement humainement supportable. Une Europe qui promeuve la démocratie internationale, qui initie la réforme et la démocratisation du système des Nations unies et qui en fasse un centre de gouvernement global et démocratique.

L’Europe que nous voulons doit être ouverte sur le reste du monde et capable d’établir avec les autres Peuples et Nations des relations qui soient fondées sur la recherche du bien commun, sur la coopération solidaire et sur la reconnaissance et le respect des diverses cultures et identités. Dans ce but, la Table Ronde pour la Paix veut promouvoir un vaste débat international sur le rôle de l’Europe dans le monde en impliquant les organisations de société civile du monde entier. Cette confrontation commencera ici, au troisième Forum social mondial de Porto Alegre et atteindra son point culminant pendant la 5e Assemblée de l’ONU des Peuples sur "Le rôle de l’Europe dans le monde". L’Assemblée aura lieu à Pérouse (Italie) du 6 au 12 octobre 2003 et conclura ses travaux par une nouvelle édition de la Marche pour la Paix de Pérouse à Assise.

STRATEGIE

Promouvoir la globalisation par le bas

Le monde vit un des pires moments de l’histoire des trente dernières années. La guerre se propage et le désordre, l’injustice et l’anarchie internationale ne cessent de croître. Il existe une stratégie qui veut établir un ordre mondial hiérarchique (ou impérialiste), basé sur la souveraineté des Etats-nations armés, sur l’égoïsme et la doctrine des intérêts nationaux, la loi du plus fort, la pratique du sang répandu par la guerre, l’exploitation des ressources humaines et naturelles des pays économiquement faibles, la violence et la destruction de l’environnement, l’oligopole de l’information et de la communication, et la spéculation financière. Tout ceci en détruisant le développement concret économique et humain. Une telle stratégie veut se débarrasser du système de droit international basé sur la Charte des Nations unies et sur les Conventions internationales des droits de l’homme. Une telle stratégie implique le développement de politiques nationalistes, discriminatoires et militaristes ; elle implique l’engagement dans la "guerre infinie" qui triomphe de n’importe quelle règle de droit et qui donnera naissance à des contrastes profonds et explosifs et à des réactions violentes dans le monde entier.

Pour s’opposer à une telle stratégie, la société civile et les communautés locales ne peuvent simplement dénoncer ou témoigner contre une telle stratégie, ils ne peuvent se contenter de protester ou d’offrir une aide et un soutien humanitaires. Nous, acteurs de la société civile, devons agir ensemble et, pour résister, nous devons travailler sans frontières ni diversités, dans un front uni avec une unique stratégie globale et une compréhension commune de la situation internationale. Si nous voulons être efficaces, nous devons construire une vaste alliance parmi tous ceux qui - à l’intérieur ou à l’extérieur des institutions - sont engagés dans la lutte contre la guerre et le terrorisme, la pauvreté et le désordre international pour construire la paix, une économie basée sur la justice et les droits de l’homme, sur les Nations unies des Peuples et sur la démocratie internationale. Cette alliance doit être élaborée et construite à différents niveaux, en commençant par un point de vue local, celui de nos propres villes, pour s’élargir au niveau régional, national et global.

Notre alliance globale de la société civile devrait avoir quatre buts principaux :

1. Résister au virus de l’indifférence et de la désillusion.

Nous devons affirmer que le monde dans lequel nous vivons n’est pas la seule alternative possible. Même les tendances les plus négatives ne sont pas irréversibles. Au contraire, il y a des alternatives et nous devons trouver plus de personnes et d’institutions souhaitant s’engager afin de réaliser ces alternatives.

2. Promouvoir le refus de la guerre à tous les niveaux.

Eliminer les institutions de guerre, rediriger ses établissements productifs, arrêter son trafic, éradiquer ses racines de notre culture. Et, ensemble, construire un système de prévention adéquat, une force de police internationale et une Cour pénale internationale efficace ;

3. Eradiquer la pauvreté de la terre

En répondant aux principales urgences sociales de nourriture et de santé, relancer la coopération internationale, offrir à tous un accès aux droits sociaux de base ; agir sur les causes qui aggravent les déséquilibres ; démocratiser l’économie globale ; réorienter le marché global afin de satisfaire les besoins fondamentaux de tous les peuples ;

4. Démocratiser et dynamiser le système de l’ONU et de toutes les institutions internationales

En ayant pour tâche de réduire le désordre international, d’offrir le respect des règles démocratiques de la coexistence, de promouvoir et de défendre les droits de l’homme pour tous les peuples.

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