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6 novembre 2016

Quelle dérive en Argentine ?

par Claude Mary *

 

Un an ou presque aura passé depuis le début du mandat de Mauricio Macri et la politique de son gouvernement ne laisse rien présager de positif dans les prochains mois.

Voulant prôner l’optimisme, on dirait que la situation du pays n’est en rien la même que dans les années 90. Certes, les progrès en matière de santé et d’éducation ont été indéniables, mais c’est surtout la volonté des précédents gouvernements (ceux de Nestor, puis Cristina Kirchner) en matière de justice sociale qui a porté des avancées très palpables pour qui connaît l’Argentine et ses provinces, et pas seulement sa capitale.

Alors que les marches citoyennes et rassemblements populaires se sont succédé sans trêve depuis le 10 décembre 2015, le virage -à combien ?- en tout cas drastique des nouvelles autorités, a produit son lot de misères en matière de chômage -les licenciements se comptant désormais par centaines de milliers.

En curieuse coïncidence avec l’agenda politique des Etats-Unis, le président du bloc parlementaire (FpV - PJ, Parti Justicialiste) a multiplié cette semaine des déclarations xénophobes. « Nous devons cesser d’être stupides, le monde change, et celui-là est un monde qui se ferme » a-t-il notamment déclaré, dans une claire intention de faire peser la responsabilité de la crise en grande partie sur les immigrés et étudiants des pays limitrophes.

Un éditorialiste argentin de Pagina12 nous alerte ce jour sur le projet gouvernemental de prison spéciale pour les « sans-papiers » (la plupart Paraguayens, Boliviens et Péruviens).

Pour en revenir au sénateur Pichetto et à ses déclarations, il est utile de parcourir un autre éditorial, celui de Luis Bruschtein (daté du 5.11.16) qui permet d’aborder avec subtilité les perspectives en Argentine, autrement dit quel est le « cap » avéré des nouvelles autorités en Argentine en matière économique et sociale.

Une fois la notion de « crise » installée dans l’agenda et surtout les mentalités (celle bien évidemment « héritée » de l’ancien gouvernement), il n’y a qu’un pas pour en faire porter le poids (bien réel celui-ci) aux populations les plus vulnérables, stigmatisées et invisibilisées. De nombreux articles reprennent la problématique lancée par le sénateur, ayant désormais acquis le surnom de « petit Trump » ou « Micky » Pichetto, et qui pourrait faire l’objet d’une plainte à l’Institut contre la Discrimination (INADI).

Claude MARY* depuis Buenos Aires pour El Correo de la diaspora

* Claude MARY. Journaliste française. Correspondante à Buenos Aires. Auteur de « Laura Bonaparte : Une Mère de la Place de Mai contre l’oubli »

El Correo de la diaspora. Paris, le 6 novembre 2016.

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