Accueil > Les Cousins > Équateur > Lucio Gutierrez, l’ex-président équatorien mis en prison
Par Lamia Oualalou
Le Figaro. Paris, le 17 octobre 2005
Ce week-end, le président équatorien, Alfredo Palacio, avait renoncé au dernier moment à participer au sommet ibéro-américain de Salamanque, en Espagne, invoquant des « problèmes politiques internes ».
C’est un euphémisme : le chef d’État doit faire face au retour de son prédécesseur, Lucio Gutierrez , chassé du pouvoir le 20 avril dernier à la suite de révoltes populaires. Après s’être réfugié au Brésil, aux États-Unis, au Pérou et finalement d’obtenir l’asile politique en Colombie, l’ex-président a décidé de braver les autorités de son pays, qui l’accusent d’atteinte à la sécurité de l’État et de violations des droits de l’homme.
Rentré par un avion privé de Colombie, il a aussitôt été placé en détention. Destitué par le Parlement dans des conditions, il est vrai, discutables - de nombreux députés étaient absents lors du vote -, Lucio Gutierrez estime être victime d’une « usurpation » et taxe son successeur, Alfredo Palacio, d’« illégitime ». « Le président constitutionnel, qu’il soit en exil, qu’il soit en prison, où qu’il soit, reste Lucio Gutierrez jusqu’au 15 janvier 2007 », a-t-il ainsi déclaré à la radio colombienne Caracol.
S’il est exclu qu’il obtienne gain de cause au Parlement, d’autant que la communauté internationale a avalisé sa destitution, Lucio Gutierrez peut en revanche s’avérer une nouvelle source d’agitation dans un Équateur en pleine effervescence.
Alfredo Palacio n’a en effet jamais réussi à imposer sa marque, déchiré entre un discours nationaliste aux ambitions sociales et la tutelle sans concession du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.