recherche

Accueil > Argentine > Argentine : Après une génération massacrée : l’exode !

31 mars 2003

Argentine :
Après une génération massacrée : l’exode !

Le Mexique, terre d’accueil

par Sylvie Forder

 

L’exode argentin bat son plein. Dans la capitale mexicaine, ils sont nombreux à s’être installés pour fuir la crise. Mais, combien sont-ils réellement à avoir quitté l’Argentine pour le Mexique ?

Si à Buenos Aires, le plus dur est derrière, la crise de confiance, le chômage, la récession sont toujours présents et les médias ont plutôt tendance à jouer les Cassandre. Il n’en faut pas plus aux Argentins pour faire leurs valises.

La vague d’émigration argentine n’a jamais été aussi forte depuis les années de la dictature. Les Etats-Unis, l’Espagne, l’Italie, le Canada sont les destinations prisées mais le Mexique n’est pas en reste ! S’appuyant sur des chiffres de l’Instituto Nacional de Migración, le quotidien Reforma avançait récemment l’entrée de près de 250,000 Argentins au Mexique depuis trois ans.

L’ambassade d’Argentine, plus sobre, rabaisse les chiffres à... 15,000. Le recensement est difficile dans la mesure où les Argentins peuvent séjourner 90 jours au Mexique sans visa, mais la vérité se situe sans doute entre les deux.

Rencontre avec le conseiller culturel de l’Ambassade d’Argentine à Mexico : Ezequiel Martin Barakat

Quel est le profil de l’Argentin expatrié au Mexique ?

L’Argentin a la bougeotte. Il a une forte identité mais peu d’histoire pré-colombienne comme le Mexicain. Il est souvent détenteur d’une double nationalité et peut jongler avec ses passeports. Quitter son pays n’est donc pas rare. C’est surtout la classe moyenne éduquée, diplômée, celle qui a le plus souffert de la crise qui émigre. On trouve beaucoup d’Argentins dans le secteur de la restauration, dans les clubs de sport mais aussi dans le monde de la publicité, de la télévision et de la mode. Les canons argentins plaisent ici : grande taille, yeux et teint clairs, c’est un physique qui passe bien. De plus, l’argentin en dépit de ses stéréotypes d’exubérant et de bavard, de fanfaron, est assez adaptable. C’est un latin relativement ponctuel et travailleur qui n’a pas de problèmes majeurs pour s’intégrer.

Pourquoi choisissent-ils le Mexique ?

On y parle espagnol, et c’est le pays qui présente les meilleures perspectives économiques de la région. Le Mexique a la réputation d’être accueillant. Depuis l’exode des années 70, des colonies argentines se sont implantées ici. Des liens sont tissés à Guadalajara, Puebla et Monterrey Dans le DF, l’Argentin retrouve ses marques dans des quartiers comme la Condesa, Roma, Polanco : il y a des trottoirs ; des terrasses de café où l’on peut flâner….

Qu’est ce qui manque aux Argentins à Mexico ?

C’est difficile…Il y a des associations comme celle de las Damas Argentinas, El Circulo Argentino, des clubs sportifs même des sites Internet informels, www.argentina.com.mx. L’argentin peut trouver son vin, son herbe à Maté dans les supermarchés locaux. Il y a de nombreux restaurants et bars avec de la musique, du tango argentins…Peut-être qu’il lui manque une ville à échelle plus humaine comme Buenos Aires et un franc parler, des discussions sans ambages.

Le Petit Journal , 19 mars 2003

Retour en haut de la page

El Correo

|

Patte blanche

|

Plan du site