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31 août 2008

Une marée blanche envahit les rues du Mexique scandant : « Paix ou démission ».

 

Vêtues de blanc, une bougie à la main, quelque 200 000 personnes ont participé à une « Marche blanche » à Mexico.

Par Frédéric Faux
La Presse
. Collaboration spéciale, Mexico, le dimanche 31 août 2008.

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Des dizaines de milliers de Mexicains ont défilé hier soir dans les principales villes du pays pour dénoncer la violence et la délinquance. Vêtus de blanc, une bougie à la main, les manifestants ont répondu à l’appel d’associations citoyennes, réunies sous la bannière « Illuminons Mexico ». « Nous sommes vraiment fatigués, nous sommes vraiment en colère, s’insurge Maria Elena Morera, une des organisatrices. Il nous faut un engagement du gouvernement pour qu’il nous apporte la sécurité… Maintenant ! »

Cette vague de colère a commencé à se former le 1er août dernier avec la découverte du corps de Fernando Marti, un adolescent de 14 ans assassiné par ses ravisseurs. Malgré la présence de son garde du corps, ce fils d’une grande famille de commerçants avait été enlevé à un barrage routier, sur l’une des plus grandes avenues de la capitale, avec l’aide d’un clan de policiers véreux appelé la flor (la fleur).

De plus en plus d’insécurité

Au-delà de cette affaire emblématique - et des 800 enlèvements subis par les familles mexicaines en 2007 - la hausse de l’insécurité est bien réelle. Malgré le déploiement de 25.000 policiers et militaires au pays et l’extradition aux États-Unis de plusieurs chefs de cartels, le trafic de drogue gangrène de plus en plus le Mexique : depuis le début de l’année, 2700 meurtres ont été attribués au crime organisé, soit le même nombre que pour toute l’année dernière.

Dans certains États du Nord comme le Chihuahua, par où transite la cocaïne destinée au marché américain, le bilan atteint des proportions effrayantes, avec 800 morts pour ce seul territoire. À Merida, une tranquille ville du Sud, les « narcos » ont aussi fait la une avec la découverte, ce vendredi, de 12 cadavres décapités. Et hier, deux sœurs ont été retrouvées décapitées à Durango, dans le nord du Mexique, selon l’Agence France-Presse. Les corps des deux femmes, âgées de 33 et 42 ans, ont été découverts aux abords de la ville, et leurs têtes, dans un quartier voisin.

Pour l’universitaire Jorge Chabat, expert en sécurité, ces massacres spectaculaires ont pour but d’impressionner les bandes rivales, mais aussi de « donner le sentiment à la population que la violence n’a plus de limites ». « L’objectif est que la société fasse pression sur le président pour qu’il suspende sa guerre contre le narcotrafic », estime-t-il.

Situation qui ne date pas d’hier

Cette situation chaotique ne date pourtant pas de l’arrivée au pouvoir de Felipe Calderon, en décembre 2006. Il y a 11 ans, déjà, une première manifestation contre la violence avait été organisée par la société civile, des chefs d’entreprise et des partis politiques. Une expérience rééditée en 2004, avec la participation de 250 000 personnes. « Nous sommes alors rentrés chez nous en pensant que les autorités allaient réagir, mais non… se souvient Isabel Miranda, une autre militante. Il faut les pousser, les bouger, il faut les obliger à faire quelque chose. »

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