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11 décembre 2006

Un projet de vie pour une nouvelle Amérique du Sud.

par Marcelo Netto Rodrigues

 

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]

L’assemblée finale venant conclure le « Sommet Social pour l’Intégration des Peuples » - qui a reçu la visite inattendue du président de l’Équateur récemment élu, Rafael Correa, et avec la participation de députés de l’assemblée constituante de la Bolivie - a servi à valider les propositions émanant des 14 sessions thématiques qui se sont au cours des derniers trois jours.

L’assemblée avait un caractère de clôture non-officielle du Sommet de Cochabamba, puisque, dans la pratique, la rencontre se termine demain avec la réunion convoquée par le président bolivien Evo Morales.

Selon la liste des délégués, le Sommet Social a dépassé les espoirs. Au total, 4.400 personnes ont activement pris part aux travaux - alors qu’on en attendait seulement 3.000. Avec l’intervention de Blanca Chancoso, chef indigène équatorienne qui a coordonné l’assemblée, le Sommet Social pour l’Intégration des Peuples peut être désigné comme le "Sommet du monde, et pas seulement de l’Amérique du Sud" - puisque la participation de délégués venant d’autres continents a été importante.

Les propositions qui seront livrées aux élus d’Amérique du Sud tracent un projet populaire pour le continent en tenant compte de 14 sujets. Militarisation, eau, commerce, agriculture-terre- territoire, énergie, réévaluation de la feuille de coca, justice et impunité, immigration, infrastructure, communication, financement, environnement, droits sociaux, et peuples indigènes.

Ci joint, quelques propositions, parmi beaucoup, divisées par certains des sujets.

Droits sociaux
 construction d’une charte sociale sudaméricaine, qui garantit l’accès universel à la réforme agricole, à l’alphabétisation, à l’eau, à la diversité sexuelle ;
 unification de campagnes contre la faim, puisque la misère du continent n’est pas un produit de la pénurie, mais de la mauvaise distribution.

Énergie
 fortifier les entreprises étatiques d’énergie ;
 nationaliser les réserves énergétiques des pays d’Amérique du Sud ;
 utiliser les benefices provenant du commerce de ressources fossiles non-renouvelables dans de nouvelles matrices d’énergie renouvelable ;
 accès de tous à l’approvisionnement énergétique ;
 ne pas accepter de financements de la Banque Mondiale, par exemple, pour ne pas continuer à hypothéquer nos richesses ;
 l’énergie doit être prise en compte comme partie d’un Droit de l’Homme étendu.

Eau
 l’eau comme un Droit de l’Homme et un bien culturel des peuples ;
 exclure l’eau de tout accord commercial ;
 établir un dialogue régional entre les gouvernements et des mouvements sociaux pour la création d’une Convention Sudaméricaine de l’Eau ;
 faire une carte de toutes les réserves hydriques du continent pour garantir sa protection ;
 que soient interdites les compagnies minières et pétrolifères dans des zones de recharge de nappes d’eau.

Immigration
 ne pas traiter à l’immigrant comme illégal ;
 établir une carte d’identité unique pour les pays d’Amérique du Sud ;
 élimination des interdictions de résidences entre les pays ;
 qu’on institue des programmes alphabétisation et de qualification aux immigrants
 qu’on élimine les impôts sur les versements d’argent aux parents.

Agriculture, terre, territoire
 considérer les semences comme biens publics de l’Humanité ;
 reconnaître le rôle historique des femmes dans le processus d’amélioration des semences le long de l’Histoire.

Financement
 réalisation d’un audit sudaméricain de la dette ;
 création d’une Banque Solidaire du Sud ;
 création d’un fonds de réserve ;
 création d’une monnaie unique régionale.

Militarisation
 retirer les troupes de la MINUSTAH qui sont à Haïti ;
 que les gouvernements sudaméricains n’envoient pas de soldats pour entraînement dans l’École des Amériques ;
 que le gouvernement d’Équateur ne renouvelle pas le contrat avec les Etats-Unis sur la base militaire de Manta.

Infrastructure
 que l’intégration physique du continente proposée par la Communauté Sudaméricaine de Nations ne soit pas mise en œuvre dans l’objectif de créer des corridors d’exportation, qui se transformeront en corridors de misère si l’objectif principal n’est pas l’intégration des peuples ;
 repenser les modèles de transport, donnant préférence à la construction de chemins de fer pour le transport de personnes, au lieu de routes ;
 reconstruire le réseau ferroviaire et réactiver les entreprises étatiques ;
 garantir à la Bolivie une sortie vers la mer comme un droit ;
 création d’une marine marchande sudaméricaine étatique ;
 création d’une Banque sudaméricaine de promotion, qui casse les paradigmes classiques de ce type d’institution.

Réévaluation de la feuille de coca
 contre la pénalisation internationale de la feuille de coca, qui est effrontément imposée puisque des documents scientifiques qui vérifient leurs caractéristiques positives sont solennellement ignorés ;
 que les Nations Unies (ONU) présentent la totalité des études sur la feuille de coca ;
 que la feuille de coca soit supprimée de la liste de stupéfiants, puisqu’elle représente la vie et fait partie de la culture des peuples indigènes ;
 que la sacrée feuille de coca soit considérée patrimoine culturel des peuples originaires puisqu’elle est aliment, vie et souveraineté.

Traduit de l’espagnol pour El Correo de : Estelle et Carlos Debiasi.

Alai-Amlatina. Bolivia, 8 de Diciembre de 2006.

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