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25 mars 2015

Un couple allemand honore sa part de dette à la Grèce

par Víctor Tomaselli *

 

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Le geste d’un couple d’allemands qui a payé « sa » part des dommages causés à la Grèce durant la 2ème. Guerre mondiale, mérite analyse.

Un couple « un vrai » (....) le fait qui nous occupe est en réalité l’action d’un couple qui quoiqu’il en soit est à imiter dans beaucoup d’aspects. Nous parlons d’un couple de retraités allemands qui ont se rendus en Grèce pour les vacances.

Les protagonistes s’appellent Ludwig Zacaro et Nina Lahge, qui sont allés à la mairie de Nauplie, et ont demandé à faire un acte officiel et ont versé 875 euros pour le paiement de ce que chaque allemand doit à la Grèce en compensation des dommages causés durant la 2ème. Guerre Mondiale. Ce chiffre c’est celui qu’ils ont calculé pour chaque allemand. Ils se sont excusés de payer pour un seul, et non pour deux, ce qui faisait 1 750 euros, montant auquel il ne pouvait parvenir étant donné qu’ils sont tous deux retraités. Néanmoins, ils tenaient à payer « leur » dette au peuple grec, et c’est la façon qu’ils ont trouvé de le faire.

Lire en italien
« Grecia, una coppia di tedeschi risarcisce i danni di guerra ».
Ettore Livini. La Repubblica, 20 marzo 2015

La Mairie a pris l’argent et l’a redistribué à une ONG, dont le nom n’a pas été diffusé. Les allemands ont déclaré qu’ils avaient choisi Nauplie, parce que cette ville fut la Capitale de la Grèce au XIX ème siècle.

C’est un fait sans précédent. La Grèce, comme nous le savons tous, traverse des moments difficiles pour sortir d’une dette qui dépasse 300 milliards d’euros. Le nouveau gouvernement grec dont le premier ministre est Tsipras, essaye de relancer la situation économique en suivant un schéma contraire au néolibéralisme, et se bat pour mettre en place une politique économique d’inclusion sociale. Au sein de cette politique, il a mis clairement sur la table devant le gouvernement allemand la réparation des dommages de guerre, estimés à 165 milliards d’euros. Le gouvernement allemand d’Angela Merkel, tout en poussant un plan de rigueur permanent pour la Grèce, a manifesté une fin de non recevoir aux compensations réclamées par les grecs.

Sans doute, l’attitude du couple allemand ne va pas changer le monde. Mais sans doute aussi, c’est un exemple du fait que de petits gestes atteignent de grandes choses. Quoiqu’il en soit, ils ont manifesté deux choses importantes : La première est l’empathie pour le peuple grec, à savoir, cette aptitude de « se mettre à la place de l’autre », que signifie l’empathie, mot qui vient du grec en réalité, et au sens littéral « partager l’expérience de vie ». C’est le premier pas pour un rapprochement en vrai avec l’autre, première plateforme de la compréhension, et d’emprunter un chemin qui signifie vivre dans un monde meilleur.

Ensuite, il y a l’effet réparateur, qui a deux versants, réparer l’offensé et réparer celui qui a offensé. Cela aussi a un mot grec qui l’explique et se dit epistrefein, (επιστρεφειν), qui veut dire « changer d’attitude », soit, manifester cette action réparatrice. Nombre de problèmes, pourraient sans doute, être résolus si nous avions socialement ce type de comportement et nous étions plus enclins à laisser à nos enfants et petits enfants un meilleur monde pour vivre.

De petits gestes sont, donc, pleins de grandes choses. Ou va savoir, comme disait Mao, une longue marche commence avec un petit pas.

Víctor Tomaselli pour El Correo

Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

* Víctor Tomaselli est Oléiculteur et Oléilogue argentin

El Correo. Paris, 25 mars 2015.

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