recherche

Accueil > Les Cousins > Mexique > Tension entre Mexico et Washington

31 janvier 2005

Tension entre Mexico et Washington

 

Les relations entre Mexico et Washington se sont tendues jeudi après que l’ambassadeur des États-Unis à Mexico eut stigmatisé « l’incapacité des forces de l’ordre (mexicaines) », dans un télégramme diplomatique, suivi d’une cascade de protestations mexicaines.

Par l’Agence France-Presse
Mexico, le 27 janvier 2005

Plusieurs poids lourds du gouvernement du président mexicain de Vicente Fox sont montés au créneau et ont poliment suggéré aux autorités américaines de s’occuper de leurs affaires.

« Je suis préoccupé par l’incapacité des forces de l’ordre locales à faire face à la bataille entre (narcotrafiquants) », a écrit l’ambassadeur Tony Garza dans un télégramme adressé au parquet général et au ministère des Affaires étrangères, rendu public par les autorités mexicaines.

« Le haut niveau de violence se traduit par des risques majeurs pour les milliers de citoyens américains qui se rendent dans la région frontalière tous les jours », a ajouté Tony Garza.

Le chef de la diplomatie mexicaine Luis Ernesto Derbez a estimé que les déclarations de l’ambassadeur étaient « en grande partie exagérées et loin de la réalité ».

Le ministre mexicain de l’Intérieur s’est montré plus ferme : « Ici, c’est nous qui sommes responsables ; eux, ils se chargent de l’autre côté de la frontière, ils doivent donner des garanties à nos compatriotes aux États-Unis », a-t-il souligné pour couper court à toute ingérence.

L’incident qui fait jeudi la Une de l’actualité au Mexique.

Au cours des dernières semaines, les assassinats se sont multipliés au Mexique, notamment le long de la frontière avec les États-Unis, où les cartels de la drogue sont particulièrement actifs.

Mexico coopère avec Washington dans la lutte contre le trafic de drogue, mais l’essentiel de la drogue qui pénètre sur le sol américain continue de transiter par le Mexique.

La guerre antidrogue brouille les relations avec Washington

Le président Vicente Fox a souligné qu’il n’admettait « ni jugement, ni qualificatif d’un quelconque gouvernement étranger sur la politique (de son gouvernement) ».

Par Alexandre Peyrille
AFP. Mexico, le vendredi 28 janvier 2005

La guerre déclarée par le gouvernement mexicain aux narcotrafiquants, avec 1500 militaires et policiers supplémentaires déployés vendredi, a envenimé ses relations avec les États-Unis qui s’inquiètent de la violence croissante dans le Nord du Mexique, le long de leur frontière commune.

Un millier de policiers et militaires ont été déployés vendredi à l’aube dans et autour de la prison de haute sécurité de Puente Grande, près de Guadalajara (Ouest), pour mettre fin au pouvoir des narcotrafiquants dans le pénitencier, d’où s’était échappé en 2001 le « baron » Guzman, patron historique du cartel de Sinaloa.

À Nuevo Laredo, ville frontière avec le Texas, plus de 500 membres des troupes d’élite sont arrivés dans la nuit de jeudi à vendredi pour une mission ultrasecrète dans cette région, plate-forme du trafic de drogue vers les États-Unis.

Les règlements de comptes se multiplient dans cette zone où 26 citoyens américains ont été portés disparus au cours des quatre derniers mois de 2004, selon le consul des États-Unis à Nuevo Laredo.

Jeudi, une brouille diplomatique entre le Mexique et les États-Unis a fait les titres des journaux. L’ambassadeur américain à Mexico a dénoncé « l’incapacité » des autorités mexicaines à lutter contre les narcotrafiquants, notamment le long des 3000 km de frontière commune.

Soucieux de tuer dans l’oeuf ce qui a été perçu au Mexique comme une tentative d’ingérence, la levée de boucliers des autorités mexicaines a été instantanée. Le président Vicente Fox a souligné qu’il n’admettait « ni jugement, ni qualificatif d’un quelconque gouvernement étranger sur la politique (de son gouvernement) ».

Vicente Fox et ses ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur ont réagi en affirmant que le Mexique peut y faire face seul, mais ont demandé à Washington de partager plus d’informations dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue. Ils ont également insisté sur la hausse de la consommation de drogue aux États-Unis.

Le chef de la diplomatie mexicaine, Luis Ernesto Derbez, a téléphoné jeudi soir à la secrétaire d’État, Condoleeza Rice, pour lui lire une lettre de protestation. Ils ont envisagé de poursuivre la discussion lors d’une éventuelle rencontre en mars à Washington entre Vicente Fox et le président des États-Unis, George W. Bush.

Mexico coopère avec Washington dans la lutte contre le trafic de drogue, mais l’essentiel de la drogue qui pénètre sur le sol américain continue de transiter par le Mexique.

La nouvelle offensive du gouvernement mexicain contre les narcotrafiquants a commencé après l’assassinat le 31 janvier dans la prison de haute sécurité de La Palma, près de Mexico, du frère du « baron » Guzman. L’opération de nettoyage des centres de détention, où les prisonniers disposaient d’armes, de drogue, de téléphones, d’ordinateurs et de prostituées, a impliqué la dispersion des prisonniers à travers le pays.

Les narcotrafiquants ont répliqué par une vaque d’assassinats de fonctionnaires mexicains. Six gardiens de la prison de haute sécurité de Matamoros (Nord-Est), ville frontalière du Texas, ont été abattus près du pénitencier.

Comme les autorités mexicaines ont emprisonné les principaux responsables du trafic de drogue, affirme le ministre mexicain de l’Intérieur, Santiago Creel, les centres de détention sont désormais infestés de dangereux narcotrafiquants avec les problèmes que peuvent poser ces détenus.

La presse mexicaine a ironisé ces dernières semaines que les prisons de haute sécurité se sont transformées en palais des congrès pour barons de la drogue.

Retour en haut de la page

El Correo

|

Patte blanche

|

Plan du site