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1er mars 2016

Macri, Macron, Macri...
C’est le tango des forts en thème...

par Jean Ortiz*

 

Le nouveau président argentin Mauricio Macri est issu de la douillette famille des « empresarios » (« chefs d’entreprise ») et il s’y doit, ¡carajo !. Cousu aux as, comme l’autre... Son gouvernement déborde de ministres liés aux (ou issus des) multinationales.

Il s’est lancé, avec allégresse, comme l’autre, dans une entreprise de « dégraissage », selon la belle expression (non inédite) du ministre de l’Economie, Alfonso Prat Gay, et a chassé de l’administration publique 27.0000 salariés parasites. Sans aucune expertise publique, sans transparence. En tout arbitraire libéral. Une grève nationale est programmée pour le 14 février. Les manifestations, les résistances, reprennent de la vigueur.

11.000 postes aux concours publics sont également dans le collimateur des prédateurs.

Le président veut peser sur les négociations salariales pour que le niveau des salaires demeure inférieur à l’inflation.

Le bras de fer des présidents Kirchner contre les fonds spéculatifs « vautours », dans le cadre de la restructuration de la dette, n’est plus qu’un vieux souvenir. Les charognards viennent de recevoir du très docile gouvernement 6,5 milliards de dollars, sur les 9 qu’ils réclamaient.

Le prix de l’électricité n’est plus subventionné et le peso a été dévalué de 30% par rapport au dollar. la libre, le libre, échange, entreprise, commerce, concurrence, la libre liberté, triomphent. Comme chez l’autre...

M. Macri a replacé frénétiquement l’Argentine sous la tutelle du FMI et s’est rendu en pèlerinage à Davos, comme l’autre, comme les bourgeois de Calais... Les Kirchner n’y avaient jamais mis les pieds. Le play-boy ultra-libéral, inféodé et fier de l’être, prétend, en bon élève de Washington, expulser le totalitaire Venezuela du Mercosur.

Pour faire passer la pilule sécuritairement antisociale, comme chez l’autre, le sieur président a décrété « l’urgence nationale en matière de sécurité publique » (Arrestation de la militante sociale Milagro Sala, enfants blessés lors d’une manifestation matraquée...). L’urgence sécuritaire des classes dominantes. Chez l’un et chez l’autre. Une mode bien libérale pour conforter le système. Contagieuse. Amnesty International s’en inquiète et accuse le gouvernement macr(on)iste de « criminaliser les pratiques liées à l’exercice du droit de protester et à la liberté de expression ». Si Amnesty le dit...

Tout cela en deux mois. Macri : plus rapide que Fitipaldi et Fangio ! Exploiteurs de tous les pays...

Jean Ortiz* pour L’Humanité

L’Humanité. Paris, 9 Février, 2016.

*Jean Ortiz est un historien, journaliste, syndicaliste, maître de Conférences à l’Université de Pau, et homme politique français. Il a créé et anime depuis 1992, à Pau, le festival latinoaméricain « CulturAmérica ».

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