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9 septembre 2003

Lula affiche sa vocation de pèlerin de l’unité sud-américaine

 

Por Agence France-Presse
Lima, Le mardi 26 août 2003

Le président brésilien Luiz Ignacio « Lula » da Silva a clairement affiché, durant une brève visite officielle de 24 heures à Lima, sa vocation être le pèlerin de l’unité politique, économique, sociale et culturelle de l’Amérique du Sud.

Avant de prendre l’avion de retour lundi soir, l’ancien dirigeant syndical de la métallurgie de Sao Paulo a annoncé dans une allocution prononcée devant le Congrès péruvien (chambre unique) que sa prochaine étape serait le Venezuela, toujours dans le même but.

« Je vais aller au Venezuela, a-t-il dit, pour rencontrer le président Hugo Chavez, et mon intention est de parcourir l’Amérique du Sud afin de parvenir à court terme à un rassemblement de nos pays ».

« Si d’aucuns pensent que seuls de leur côté ils pourront trouver le chemin du développement, ils se trompent. La solution est l’union de l’Amérique du Sud, la définition de projets communs pour construire une communauté sud-américaine », a-t-il poursuivi.

La signature, à l’occasion de cette visite, d’un accord-cadre de libre commerce entre le Pérou et le Mercosur (marché commun dont sont membres l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay et auquel sont associés le Chili et la Bolivie) a été qualifé par Lula d’initiative « qui peut changer la physionomie de l’Amérique du Sud ».

« L’alliance stratégique » ainsi établie a été présentée par le chef de l’État brésilien comme « les premiers pas pour construire ce que l’Union européenne a déjà construit ».

Il s’agit, a-t-il insisté, « d’une étape fondamentale pour le processus d’intégration et l’établissement d’une aire de libre commerce entre le Mercosur et la Communauté andine des nations » (CAN).

Cette organisation régionale regroupe la Bolivie, la Colombie, l’Equateur et le Venezuela. Sa construction est en partie en panne depuis des années, en raison essentiellement des problèmes de stabilité politique interne à chacun de ses membres.

Membre fondateur de la CAN, le Chili s’en était retiré il y a une trentaine d’années, faisant désormais cavalier seul dans ses relations bilatérales avec les entités régionales comme le Mercosur, l’UE et l’APEC (Forum de coopération économique Asie-Pacifique) dont le Pérou est l’autre pays andin à en faire partie. Le Mexique est le troisième pays latino-américains a en être membre.

Avec l’association du Pérou dont les termes de l’accord-cadre doivent être affinés dans les prochaines semaines, avant d’entrer en vigueur le 1er novembre, le Mercosur regroupe désormais quatre membres et trois associés, soit sept pays sur les dix pays ibéro-américains du sous-continent.

Le rapprochement du Venezuela avec les sept pays du grand Cône sud rassemblés autour du socle du Mercosur devrait en être facilité, le président Chavez, en disciple du libérateur de l’Amérique du Sud Simon Bolivar et premier partisan de son unité, s’est toujours présenté comme le champion de la grande nation latino-américaine.

L’activisme brésilien en faveur d’une unité régionale depuis l’arrivée de Lula au pouvoir il y a huit mois marque un tournant radical dans la diplomatie de ce pays. Jusqu’à il y a encore peu, le Brésil a vécu « en tournant le dos à ses voisins, notamment andins », souligne l’analyste péruvien Alfredo Barnechea.

Le Brésil avait manifesté une ambition sous-continentale au début du régime militaire, sous l’influence du théoricien du coup d’État de 1964, le général Golbery do Couto e Silva.

Cette velléité hégémonique avait créé un climat de suspicion entre le Brésil et ses voisins qui semble sur le point de se dissiper. Le poids économique régional qu’il a acquis depuis a un pouvoir attractif pour les petites économies.

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