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8 mars 2008

Les agressions militaires, une nouvelle phase du Plan Colombia en Amérique du Sud

par Joaqun Rivery Tur

 

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Une nouvelle phase de l’ingérence militaire étasunienne en Amérique du Sud, soulignée depuis pas mal de temps par de nombreux analystes, vient d’émerger avec la violation colombienne de l’espace territorial et aérien de l’Équateur, pour massacrer des guérilleros des FARC alors qu’ ils dormaient sur le sol équatorien.

Pour nombre d’experts qui suivent la région depuis longtemps, le plan était minutieusement préparé depuis pas mal de temps. Le docteur mexicain Ana Ester Ceceña, professeur de l’Université de la Sorbonne de Paris et animatrice en vue du Conseil Latino-américain des Sciences Sociales (CLACSO), avait détaillé il y a peu à La Havane, les projets d’occupation militaire des États-Unis à la recherche des richesses sud-américaines.

Comme elle l’a remarqué, dans la zone il y a d’immenses ressources naturelles : minérales, forestières, de biodiversité et une déjà très stratégique : l’eau.

Les Etats-Unis ont rencontré une sérieuse difficulté en Colombie face à la force des organisations guerrilleras, les Forces armées Révolutionnaires et l’Armée de Libération Nationale, qui n’ont pas pu être vaincues après plus de 40 ans d’escarmouches et de combats.

Pour dominer cet environnement, les Etats-Unis ont mis au point un plan spécial avec comme centre Bogota, où existe une droite forte au sein des gouvernements, une armée pratiquement inconditionnelle qui avait promu la création de groupes paramilitaires et une position géographique stratégique, depuis laquelle ils peuvent faire rayonner leur influence ou leur force militaire si se présentent des conflits sociaux dans la zone, surtout dans la région andine.

Pour cela, les Etats-Unis ont armé l’armée colombienne, leur a fourni de l’armement le plus moderne et ont introduit dans le pays un grand nombre d’ "instructeurs" militaires, dont le nombre exact est aujourd’hui ignoré par le public.

Avec les triomphes de Hugo Chavez, au Venezuela, Evo Morales, en Bolivie, et Rafael Correa, en Équateur, la situation a pris une tournure très compromise pour Washington et aussi les Etats-Unis semblent être décidés à appliquer la deuxième étape, beaucoup plus dangereuse, nommée officiellement Plan Colombie , dont soit disant le but est la lutte présumée contre le trafic de stupéfiants et qui est en fait dirigé contre les mouvements populaires qui faisaient l’hégémonie impériale être en danger.

Pour George W Bush, Richard Cheney et l’ensemble des hommes du pouvoir à la Maison Blanche, en tant que représentants du complexe militairo-industriel, les soulèvements populaires à travers des urnes et utilisant les mécanismes "démocratiques" inventés par le soi-disant panaméricanisme, constituent un vrai danger.

La poudre des revendications de masse s’est répandue trop rapidement. Les gouvernements progressistes ont gagné du terrain et c’est pourquoi les stratèges de la CIA, le Pentagone et la Maison Blanche ont pointé le viseur vers les nations qui leur offraient une plus grande résistance : Le Venezuela, la Bolivie et l’Équateur.

La plupart de l’arsenal financier et conspiratif nord-américain a été dirigé pour torpiller toutes les mesures mises en pratique dans ces pays, jusqu’à l’indépendance et la récupération des ressources pour obtenir une plus grande justice grâce à la redistribution des richesses en faveur des masses dépossédées.

L’agression récente de l’Équateur par les forces armées de la Colombie est un nouveau chaînon dans la chaîne stratégique conçue, (sous Clinton) avec la création du Plan Colombie, derrière lequel la Maison Blanche officie, et pas toujours dans l’ombre, puisque ses ambassadeurs se mêlent ouvertement des sujets internes de tout le monde.

L’attaque d’ un petit campement en plein sommeil, avec une précision millimétrique, met au grand jour le travail des services de renseignements des Etats-Unis qui ont eu l’honneur d’atteindre ces tels résultats qui, entre autres, fauchèrent la vie de Raul Reyes, numéro 2 des rebelles. Il n’y a pas eu de combat. Juste un massacre.

Par ailleurs, la Bolivie ne peut pas se distraire, puisqu’elle se trouve directement sous l’observation inamicale du gouvernement de Washington et devient de la même manière une cible constante de conspirations internes dirigées par l’ambassadeur Philip Goldberg pour déstabiliser le gouvernement populaire.

Alors que va faire l’OEA devant ces faits et avec la fameuse Charte Démocratique approuvée par les États-Unis pour préserver le statut quo qui existait en sa faveur. Les militaires colombiens ont violé cette fameuse annexe des statuts du « ministère de colonies des Etats-Unis ».

Reste à voir, alors, la réaction des gouvernements latino-américains devant une situation si dangereuse.

AIN, le 5 mars 2008.

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