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23 octobre 2002

Les États-Unis augmentent leur budget militaire

 

Agence France-Presse, Washington

Alors que les États-Unis se préparent à une guerre en Irak, le Congrès a définitivement approuvé mercredi une forte augmentation du budget de la Défense pour 2003 qui paraît refléter les efforts du Pentagone pour accroître ses capacités de réaction à des crises partout dans le monde.

L’enveloppe de 355,1 milliards de dollars que le Sénat a adopté à 93 voix contre une après le vote à une forte majorité la semaine dernière par la Chambre des représentants, représente une hausse de plus de 12% ou de 37 milliards sur 2002. Il s’agit aussi de l’accroissement le plus important du budget militaire depuis le début des années 1980 sous la présidence de Ronald Reagan.

Ce montant correspond pratiquement à ce que le président George W. Bush avait demandé au Congrès après les attentats du 11 septembre et permet au Pentagone d’accroître ses moyens d’interventions rapides sur toute la planète. C’est ainsi que ce budget octroie 3,3 milliards de dollars pour l’acquisition de 65 avions de transport de troupe et de matériels dont 15 C-17 et 40 C-130J ainsi que 24 appareils ravitailleurs en vol KC-130J.

Les armes de précision guidées par satellite relativement bon marché, qui ont produit des effets ravageurs contre le réseau terroriste Al-Qaeda en Afghanistan, se verront allouer un budget de 770 millions de dollars tandis que les missiles de croisière Tomahawk, lancés depuis des navires, auront une enveloppe de 247 millions.

En outre, ce budget entend reconstituer les stocks de drones (avions sans pilote) et de munitions qui ont fortement diminué lors de la campagne d’Afghanistan déclenchée en octobre 2001.

La défense antimissile, le cheval de bataille du président Bush, se verra octroyer une enveloppe de 7,4 milliards de dollars, soit ce qu’il avait demandé, avec un effort particulier sur les équipements antimissile utilisés sur le théâtre d’opérations comme les « Patriots » ou les « Arrows ».

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Le budget prévoit aussi 2,3 milliards pour l’achat de deux destroyers équipés du système d’alerte radar Aegis, 3,2 milliards pour l’acquisition de 46 chasseurs d’attaque F/A-18 et 3,5 milliard pour poursuivre le développement du « Joint Strike Fighter », le chasseur multirôle de la prochaine génération.

Le Congrès a fortement accru le budget du service de renseignement dont le montant est tenu secret, a-t-on indiqué de source parlementaire. Mais « ce budget ne prend pas en compte la possibilité d’une guerre en Irak », a souligné Chris Hellman, un analyste du Center Defense Information, institut indépendant de Washington.

Les budgets du Pentagone visent seulement à équiper et à préparer au mieux les forces armées pour des guerres éventuelles, a-t-il dit. En cas de conflit avec Bagdad, le Congrès devra alors voter des fonds d’urgence pour financer le conflit, a expliqué cet expert.

Les coûts d’une guerre en Irak sont estimés de 100 à 200 milliards de dollars par le principal conseiller économique de la Maison-Blanche, Lawrence Lindsey.

Le premier budget de la défense de George W. Bush pour l’année fiscale 2003, « ne reflète aucune priorité particulière dans la mesure où le Congrès a accordé au président tout ce qu’il souhaitait, de ce fait il n’a pas été nécessaire de faire des choix », a estimé Chris Hellman.

Ce sont surtout les personnels qui ont le plus bénéficié des largesses budgétaires. Leurs soldes ont été nettement augmentées et d’importantes ressources sont destinées à la formation, a-t-il noté.

Quant à l’accent mis sur les capacités de projection des forces dans le monde, il s’agit davantage de la poursuite d’une stratégie qui n’est pas nouvelle, a encore expliqué l’expert. Selon lui, « l’administration a pu obtenir tout ce qu’elle voulait en liant le budget de la défense à la guerre contre le terrorisme même si ces deux sujets sont séparés ». « Mais dans un contexte pré-électoral - les élections législatives de mi-mandat auront lieu le 5 novembre - personne au Congrès ne veut prendre le risque d’être perçu comme manquant de patriotisme », a expliqué Chris Hellman.

Ivan Eland, directeur des études de défense du Cato Institute, proche des milieux conservateurs, estime que « la nouvelle stratégie derrière ce budget - interventions préventives partout dans le monde et sur plusieurs fronts si nécessaire - est trop ambitieuse pour le budget et la taille des forces ».

Cyberpresse, Le mercredi 16 octobre 2002

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