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6 avril 2007

Quand voler vers l’Argentine est dangereux.

Le salaire de la peur dans les aéroports de Buenos Aires.

Équilibre instable dans les hauteurs.

par Eduardo Videla

 

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Le personnel aéronautique a respecté la conciliation, mais peut cesser de travailler à tout moment. Les pilotes se rebellent.

Il est clair que le système aero-commercial local est dans un équilibre instable. Le Ministère du Travail a dû hier intervenir pour éviter - au moyen d’une conciliation obligatoire - une grève du personnels au sol et des bagagistes des lignes aériennes, qui avaient décidé de protester pour les agressions dont ils sont victimes de la part de quelques passagers. Le syndicat se plie à la conciliation, et on suppose que les vols décolleront aujourd’hui, début du long week-end, de manière normale, si ce n’est la décision des pilotes de toutes les lignes aériennes de "ne pas accepter une fréquence inférieure à dix minutes entre les décollages, comme le conseillent les contrôleurs devant le non fonctionnement du radar d’Ezeiza". C’est aujourd’hui le jour critique de ce week-end, puisque tous les départs se concentrent. Le « célèbre » radar d’Ezeiza, hélas, ne fonctionne plus : dans les fiches que reçoivent les pilotes (notam) on assure qu’il sera hors service jusqu’au moins "mardi 10 à 23.59".

Les salariés regroupés dans l’Association du Personnel Aéronautique (APA) avaient annoncé hier qu’ils marqueraient aujourd’hui un arrêt de travail réclamant des "garanties de sécurité de travail" devant les "des agressions répétées et la violence physique des passagers" envers les employés en charge du public dans l’aéroport. Les salariés réclamaient l’intervention des entreprises et de la Police de Sécurité Aéroportuaire "devant les agressions répétées et la violence physique des passagers".

"Nous ne pouvons pas continuer à tolérer des coups, des insultes, violence démesurée des passagers qui attaquent de manière intempestive les salariés qui ne sont pas les responsables des problèmes opérationnels des compagnies aériennes ou bien du non fonctionnement du radar", a fait valoir Edgardo Llano, secrétaire général d’APA.

L’après-midi, le Ministère du Travail a ordonné une conciliation obligatoire, qui dans la pratique oblige le syndicat à suspendre sa grève . Le ministère est intervenu après une plainte de l’entreprise Aerolineas Argentinas. Le syndicat s’est résolu à respecter la mesure, et par conséquent la prestation du service de transport aérien est garantie. Toutefois, Rafaël Mella, secrétaire adjoint d’APA, a expliqué que "dans le cas d’un seul fait violence ou agression, tout le personnel sera éloigné des comptoirs et du service au public, parce qu’on doit garantir la sécurité des travailleurs".

D’autre part, les deux syndicats qui groupent des pilotes de toutes les compagnies sont d’accord pour recommander à leurs membres "de s’assurer du décalage minimal de 10 minutes" entre les vols. L’Association de Pilotes de Lignes Aériennes (APLA), le syndicat des pilotes d’Aerolineas et LAN, ont informé que la mesure portera tant sur les vols qui partent de l’Aeroparque Jorge Newbery que ceux de l’Aéroport International d’Ezeiza.

Pour cette raison, il ont demandé aux entreprises aériennes de reprogrammer les services. Tandis que, le Syndicat de Pilotes de Lignes Aériennes (UALA), qui regroupe les pilotes d’Austral, a ratifié que « voulant garantir la sécurité et la vie passagers et membres de l’équipage, ils opéreront sous contrôle manuel, tant qu’on ne certifie pas le fonctionnement correct des radars".

Pour toute réponse, le « Commandement des Régions Aériennes » - pour le moment, l’autorité aéronautique du pays - s’est limité à informer qu’on avait décidé avec les entreprises aériennes, Aéroports Argentine 2000 et une partie des contrôleurs "un intervalle de cinq minutes pour le décollage, pouvant être étendu pour des raisons opérationnelles à dix minutes".

Toute cette situation, il faut le rappeler, est produite par la défaillance du radar Baires, d’Ezeiza, qui est hors service depuis le 1º mars, après avoir été atteint par la foudre, et qui n’a plus jamais fonctionné normalement. Pour cette raison, les contrôleurs aériens effectuent l’assistance pour les décollages et les atterrissages en mode manuel, c’est-à-dire, à travers des communications radio. Au moins une partie de ce syndicat soutient que, pour une plus grande sécurité, les vols doivent être espacés d’ une fréquence de dix minutes.

Le porte-parole d’Aerolineas Argentinas, Jorge Molina, a dit à Página/12 que "il n’y aura pas de reprogrammations, puisque les vols prévus pour demain (aujourd’hui) sont moins que ceux programmés pour vendredi passé, quand le chaos dans Aeroparque s’est produit". Selon Molina, pour aujourd’hui sont prévus 153 vols vers différents points du pays, contre 167 qui avaient été programmés vendredi 31.

Página 12. Buenos Aires, 5 avril 2007.

Traduction pour El Correo : Carlos et Estelle Debiasi

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