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20 juin 2009

Le rapporteur de l’ONU veut une commission d’enquête sur le Pérou.

 

Le rapporteur spécial de l’ONU sur les peuples indigènes, James Anaya, a demandé vendredi au Pérou d’établir une commission d’enquête, avec participation internationale, sur les violences entre police et Indiens d’Amazonie qui ont fait 34 morts les 5-6 juin à Bagua (nord).

« Je demande une commission (d’enquête) impartiale pour examiner les faits, et (pour) que se consolide le processus de dialogue » entre le gouvernement et les indigènes amazoniens, a déclaré Anaya sur la radio de Lima RPP, livrant ses conclusions d’une visite de trois jours au Pérou.

La commission, a-t-il précisé, devrait comprendre « une représentation de niveau international comme garantie » et « la participation de tous les acteurs concernés, indigènes et autorités », afin d’inspirer la confiance dans ses conclusions.

La crise entre Etat péruvien et minorité indienne d’Amazonie (moins de 400 000 personnes), autour de décrets-lois contestés sur l’exploitation des ressources amazoniennes, a trouvé sa probable conclusion jeudi avec une volte-face du gouvernement, et la révocation des décrets.

En réaction, des blocus routiers que tenaient les indigènes depuis deux mois dans l’Est et le Nord ont commencés à être levés vendredi.

M. Anaya avait exprimé sa préoccupation après les violences de Bagua, qui selon un bilan officiel -contesté- a fait 34 morts, dont 24 policiers et 10 indigènes, et près de 200 blessés. Invité par autorités et indigènes, Anaya est arrivé mercredi en visite d’inspection, et s’est notamment rendu à Bagua.

« L’enquête devra être exhaustive », a affirmé Anaya, un Américain d’origine indienne Apache. « Eclaircir les événements est essentiel ».

Des versions très contradictoires ont circulé sur le film des 24 heures de violences de Bagua, concernant les premiers tirs, de grenades lacrymogènes ou de balles, le degré de maladresse de la police dans sa tentative de levée du blocus routier, et le degré de surréaction des indigènes qui ont exécuté des policiers retenus en otage, à coup de lances et machettes.

« Je n’ai pas pu vérifier les versions des morts », a sèchement commenté le rapporteur de l’ONU, suggérant une vérité difficile à établir après avoir entendu les deux camps.

Mais il a clairement réfuté le terme de « génocide » brandi par certains délégués indigènes. « Cela implique l’extermination d’un peuple ou d’un groupe en tant que tel, et de ce que j’ai vu au Pérou, ce ne peut être perçu ainsi, du moins au sens de la définition juridique internationale ».

M. Anaya a aussi évoqué les soupçons de manipulation extérieure des indiens, une version brandie par le gouvernement péruvien -en accusant la Bolivie voisine- et rejetée avec véhémence par les indiens.

La protestation indigène contre une série de décrets-lois sur l’Amazonie, a indiqué M. Anaya, « a ses explications dans les affaires internes du Pérou, mais on ne peut pas exclure la possibilité qu’il y ait eu d’autres acteurs » impliqués.

Il s’est enfin félicité qu’avec le dialogue politique renoué ces derniers jours, il « a pu constater un changement d’atmosphère en vue d’une solution à la crise, mais il reste des défis », a-t-il mis en garde.

Agence France-Presse

Lima, Pérou, le 19 juin 2009.

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