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4 de junio de 2004

Le destin politique du président équatorien Lucio Gutiérrez se complique

 

Par Marcelo Larrea *
Adital, Équateur, 22 avril 2004

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Avec en toile de fond une agitation sociale latente, qui a étendu les grèves des hôpitaux aux pénitenciers par une réaction en chaîne à la suite des sacrifices exigés par la concentration de l’économie sur le paiement de la dette externe, Lucio (Lucio Gutiérrez, le président équatorien), déjà séparé des forces populaires qui ont forgé son élection et suspendu au-dessus du vide croissant de sa légitimité populaire, affronte la vieille aristocratie de parti qui conspire non seulement pour contrôler le pouvoir, mais même, pour le séparer du gouvernement.

Au malaise engendré à la fois par l’abandon total des perspectives de changement, qui ont fomenté l’insurrection populaire du 21 janvier 2000 pendant laquelle il est apparu sur la scène politique, et par celui du programme de réformes minimales qui l’a porté à la victoire électorale, Lucio Gutiérrez a additionné dans le théâtre de sa crise politique la belligérance croissante de deux colonnes fondamentales de l’aristocratie de parti traditionnelle, la Gauche démocratique et le Parti social-chrétien, les bras gauche et droit de l’establishment.

L’ancien président Rodrigo Borja et son parti de la Gauche démocratique, qui préside le congrès, insistent sur le renoncement du président comme "unique solution pour surmonter la crise qui affecte le pays". Ils considèrent qu’il doit être destitué pour avoir reçu des soutiens financiers à sa campagne interdits par la loi.

L’ancien président Febres Cordero a annoncé que le Parti social-chrétien prenait ses distances avec le régime, l’accusant de "dissimuler des voleurs", et affirmé que si le peuple estime, comme il l’a fait avec Bucaram (Abdalá Bucaram Ortiz, un ancien président du pays) et Mahuad (Jamil Mahuad, un ancien président également) que le président doit se retirer, ils appuieront cette volonté. L’impact de ce virage est capital, car ce parti qui représente le plus grand bloc parlementaire est devenu le principal instrument d’appui politique au programme néolibéral de Lucio et à sa gestion parlementaire, sur lesquels a reposé sa rupture avec Pachakutik (mouvement indigène) et le MPD (Mouvement populaire démocratique), les forces politiques de gauche qui ont contribué de manière décisive à son élection.

Avec un programme visant à la dénationalisation de l’économie, virtuellement dicté dans le cadre économique par le Fonds monétaire international et les prétentions de Washington d’imposer un traité de libre commerce, combiné aux dangers croissants de sa participation au Plan Colombie qui l’ont conduit à mobiliser plus de 7.000 soldats à la frontière nord, et à une succession de pressions du Commando sud pour avancer ses positions dans le pays, le gouvernement de Lucio ne peut plus recourir aux mouvements sociaux qui ont joué un rôle décisif dans son élection. Au contraire, ils se sont prononcés pour le départ du régime. Les forces qui, lorsqu’elles étaient unies, ont mis en échec l’aristocratie de parti en 2002, apparaissent aujourd’hui scindées et opposées et le président qu’elles ont choisi se débat comme une girouette sous les vents turbulents du pouvoir.

La scène chaotique d’un gouvernement sans pouvoir réel, sans même le pouvoir partiel qui accorde une victoire électorale, favorise les pressions des pouvoirs de fait et des puissances externes, particulièrement des Etats-Unis, qui gouvernent dans l’ombre, mais elle a ouvert en même temps un espace où réapparaît la lutte pour la présidence.

* Marcelo Larrea est correspondant d’Adital et directeur de la revue "el Sucre" en Équateur.

Traduction pour El Correo: Hapifil
Traduction de l’espagnol et de l’anglais.
Contacter: Philippe hapifil@yahoo.fr

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