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14 octobre 2005

Le PRI à nouveau dans la course presidentiel au Méxique.

 

La gauche est favorite pour la présidentielle de 2006. Mais le vieux PRI, qui a gouverné le pays pendant soixante-dix ans, rassemble ses forces : c’est Roberto Madrazo qui défendra ses couleurs.

Par Jacobo García
El Mundo
, Octobre 2005 (?)

Les enquêtes indiquent que Roberto Madrazo, qui dirige le PRI [Parti révolutionnaire institutionnel] depuis 2002, sera le candidat officiel de son parti à la prochaine présidentielle [en juillet 2006]. Le PRI, qui a géré le pays pendant plus de soixante-dix ans, garde de forts avantages : non seulement il reste le plus connu, mais il dispose d’un important soutien de la part des syndicats ; il est également le mieux implanté dans le pays et celui dont la machinerie électorale est la plus efficace.

Malgré cinq années passées dans l’opposition, le parti n’a guère été rénové sous le leadership de Madrazo. L’ombre d’une scission s’est remise à planer après un nouvel affrontement entre la direction et Elba Esther Gordillo, qui mène le courant le plus libéral et qui préside l’imposant syndicat des enseignants.
Roberto Madrazo a expliqué qu’il serait à la tête d’un PRI très différent de celui qui a perdu les élections de 2000 : "Jeune, capable de freiner la désaffection provoquée par la défaite électorale de 2000 et qui a gagné élection après élection les capitales de province et les grandes villes, tout au long de l’année dernière." Conscient des erreurs du passé, Madrazo rappelle toutefois que "le PRI ne doit pas uniquement conquérir la présidence du pays. Son orgueil lui a coûté le pouvoir… Les gens ont tourné le dos au parti après plusieurs années pendant lesquelles il a défendu des mesures impopulaires. Aussi faut-il désormais envisager des alliances qui pourraient se concrétiser avec le Parti vert (PVEM) ou le Parti des travailleurs (PT)." Fidèle au discours social-démocrate qui a presque toujours été celui du PRI, Madrazo rappelle au président Vicente Fox que "la simple alternance ne signifie pas l’avènement de la démocratie, quand 47 % des Mexicains n’ont pas de quoi manger".

"32 millions d’électeurs restent indécis"

Le chef de file du PRI a critiqué le manque de résultats du mandat de Fox. Il estime que le président "a perdu l’occasion de former un cabinet pluriel en y incluant le PRI". Le vieux parti "ne prend plus de décisions unilatérales", précise-t-il.
Madrazo a beau jeu de critiquer l’actuelle politique de sécurité du président Fox. Les règlements de comptes entre les cartels de la drogue ont en effet déjà fait près de 1 000 morts depuis le début de l’année. Il promet pour sa part "la fermeté, mais pas l’intransigeance" dans la lutte contre le trafic de drogue et la délinquance. "La gestion de Fox représente l’échec en matière de sécurité nationale et dans les relations avec les Etats-Unis et l’Amérique centrale", assure Madrazo. "Ce qui se passe à la frontière sud du Chiapas (prostitution, délinquance, trafic de drogue, trafic d’immigrants illégaux…) est effrayant", ajoute-t-il.

"Personne n’a encore remporté l’élection présidentielle. Car il y a 32 millions d’électeurs indécis. La popularité est une chose, les intentions de vote en sont une autre", affirme Madrazo face aux divers sondages qui annoncent une victoire probable du leader de la gauche, Andrés Manuel López Obrador [ancien maire de Mexico]. [Pour compléter le trio de candidats à la présidentielle, le PRI doit confirmer son candidat, ainsi que le PAN, le Parti d’action nationale, droite, du président sortant.]
Dimanche [2 octobre], le PRI l’a emporté largement aux élections du Coahuila, ce qui vient s’ajouter à ses victoires de l’année dernière dans les Etats de Puebla, de Chihuahua, de Veracruz et de Mexico - ce dernier compte le plus grand nombre d’électeurs de tout le pays. Ces résultats font du PRI le parti le mieux implanté sur l’ensemble du territoire.

Jacobo García
El Mundo

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