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11 mai 2006

La police mexicaine accusée de répression, viols et tortures

 

Une semaine après une opération controversée des forces de l’ordre dans la ville de San Salvador Atenco, fief zapatiste près de Mexico, la police mexicaine est sous le feu des accusations de répression violente, de viols, de détentions abusives et de tortures.

Par l’Agence France-Presse
Mexico. Le jeudi 11 mai 2006

Généralement réputée pour ses méthodes musclées, la police n’a pas fait dans le velours lors de intervention du 4 mai dernier à San Salvador Atenco, visant à libérer 11 policiers kidnappés par des sympathisants de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) du sous-commandant Marcos : un mort, des dizaines de blessés et 211 personnes arrêtées.

La veille, les rôles étaient inversés : des policiers, pas assez nombreux pour mener à bien une opération contre les vendeurs ambulants illégaux, avaient été tabassés par des habitants de cette ville, en rébellion depuis une tentative d’expropriation du gouvernement pour construire un nouvel aéroport.

Une photographe espagnole qui a été arrêtée lors de l’intervention policière dans un entretien a raconté à W Radio qu’elle avait subi des violences physiques et sexuelles de la part de policiers, avant d’être expulsée du pays.

« Ils nous ont mis des menottes, pris en photo, en vidéo, puis ils nous ont conduit à un camion, ont fermé les rideaux et nous roués de coups (...) Il y avait du sang dans le camion, ils nous ont infligé des sévices sexuels, ils nous ont dénudés », relate Maria Sostres depuis Barcelone.

L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International s’est inquiétée de « l’usage excessif de la force publique », ce qu’attestent les images diffusés par les télévisions mexicaines.

Il s’agit d’une « violation massive des droits de l’Homme », accuse le Centro des droits de l’Homme Miguel Agustin Pro Juarez et six autres organisations.

Mardi, le sous-commandant Marcos a appelé le gouvernement à mettre de l’ordre et à libérer les « prisonniers politiques » de San Salvador de Atenco.

Pour Marcos, la répression policière « est une guerre contre les gens d’en bas ». « Ils les ont torturés, c’est pour cela qu’ils ne les relâchent pas, ils ne sont pas présentables », affirme le leader zapatiste.

Une étudiante chilienne, Valentina Palma, qui a également été expulsée après son arrestation alors qu’elle filmait les évènements, affirme au quotidien El Universal avoir vu des policiers frapper les seins d’une jeune femme, torse nu.

Une semaine après, les habitants craignent une nouvelle intervention de la police. « La vérité, c’est qu’ils nous ont punis parce qu’on les a empêchés de faire leur aéroport, c’est pour cela qu’ils nous punissent, pas pour les vendeurs (ambulants illégaux) », affirme un habitant de San Salvador Atenco.

Dans les jours qui ont suivi l’opération, plusieurs manifestations de protestation contre les violences policières ont été organisées. Jeudi, une nouvelle journée de manifestation est prévue pour demander la libération des personnes arrêtées à San Salvador de Atenco.

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