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30 octobre 2006

La police fédérale prend le contrôle de la ville Oaxaca au Méxique.

 

Des milliers de policiers fédéraux prenaient peu à peu dimanche le contrôle d’Oaxaca, dans le sud du Mexique, et rencontraient des poches de résistance et quelques zones de la ville étaient encore aux mains des manifestants.

Par Pablo Perez
AFP. Oaxaca. Le dimanche 29 octobre 2006.

Lors d’un affrontement entre des membres de l’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca (APPO) -qui regroupe la majorité des 70 000 enseignants en grève depuis mai et diverses organisations sociales- et la police fédérale, un manifestant a été tué et deux femmes ont été blessées par balle, selon l’APPO, qui accuse les forces fédérales de leur avoir tiré dessus.

La place du Zocalo, centre névralgique de la mobilisation était déserte, mais discrètement surveillée par la police.

Dimanche, les policiers ont progressé tout en essayant d’éviter la confrontation.
L’APPO avait appelé ses militants à ne pas opposer de résistance, mais plusieurs accrochages ont lieu entre des éléments incontrôlés et la police. Des voitures et des autobus ont été incendiés, des cocktails molotov ou des pierres ont été lancés en direction des forces de l’ordre.

L’intervention a débuté peu avant 09h00 (14h00 GMT) et vers 16h30 (21h30 GMT), les policiers avaient pris position dans le centre de la ville.

Les manifestants ont partiellement abandonné le périmètre qu’ils contrôlaient depuis le 22 mai dans le centre, retirant leurs campements.

« La police est sur le Zocalo », s’est réjoui le gouverneur de l’État d’Oaxaca, Ulises Ruiz, dont les manifestants réclament la démission. Ils l’accusent de corruption et de répression policière pour la tentative avortée de la police anti-émeutes de les chasser du centre d’Oaxaca, le 14 juin.

La police, armée de fusils d’assaut au début de leur opération, avant d’opter pour la tenue anti-émeutes (casque, matraque et bouclier), a parfois fait usage de canons à eau et de grenades lacrymogènes pour se frayer un passage.

Une centaine de manifestants ont été arrêtés dimanche, selon l’APPO.

Après de violents heurts vendredi à Oaxaca entre manifestants et forces locales, qui ont fait au moins trois morts, le gouvernement avait décidé samedi d’y envoyer des forces fédérales. En même temps, il a adressé un ultimatum aux
manifestants, leur demandant de lever « immédiatement » le blocus de la ville.

Oaxaca, dont le centre-ville était occupé depuis le 22 mai par des enseignants en grève, a vécu vendredi une situation quasi-insurrectionnelle avec une douzaine d’affrontements armés.

Les enseignants doivent reprendre le travail lundi, avec deux mois de retard. 1,3 million d’enfants étaient privés d’école par leur mouvement de grève.

« L’incapacité » du gouverneur Ulises Ruiz à gérer cette crise et à garantir la sécurité dans la ville, ainsi que la présence de « groupes radicaux incontrôlés qui mettent en danger la population », ont motivé l’envoi d’unités de la police fédérale, a souligné le ministre mexicain de l’Intérieur, Carlos Abascal.

La Police fédérale préventive (PFP) restera à Oaxaca « le temps nécessaire », a ajouté le ministre.

Le mouvement de protestation avait commencé par des revendications salariales des instituteurs, il y a plus de cinq mois. Le bilan de la crise est de neuf morts, plusieurs dizaines de blessés et de nombreuses arrestations dans les rangs des manifestants.

Les dirigeants de l’APPO espèrent toujours obtenir la démission du gouverneur de l’État d’Oaxaca, un des plus pauvres du Mexique et dont la population est en majorité indienne.

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