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5 février 2006

L’acte de rébellion d’Águeda Gallardo

 

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Auteure d’un acte de rébellion, Águeda Gallardo a permis de mettre la ville de Pampelune (Colombie) sur le chemin de la liberté. 16 jours plus tard, José Acevedo et Gómez proclamait l’Indépendance de la Colombie à Santafé de Bogota.

A une époque où les femmes étaient d’abord soumises à l’autorité paternelle puis, une fois mariées, à l’autorité conjugale, Águeda Gallardo Guerrero a eu le courage et l’audace de défier la haute autorité du Vice-roi, dans la Province colombienne de Pampelune, représentée par le catalan Juan Bastús et Falla, corregidor et juge sous-délégué aux Rentes Royales de la ville de Pampelune, qui en 1808 avait pris la place de Don Joaquin Camacho et Lago, natif de la région de Tunga, ce qui avait provoqué un vif mécontentement de la population.

En s’emparant du sceptre de commandement, symbole du pouvoir conféré par le roi au corregidor Bastús, et en le brisant au cours d’un acte significatif de rébellion, le 4 juillet 1810, María Águeda a été à l’origine d’un évenement-clé de l’indépendance de notre pays, reconnu dans l’histoire officielle comme le cri d’indépendance de la ville de Pampelune, le premier à avoir lieu dans la région centre-orientale du Vice-royaume de Nouvelle Grenade, et qui a donné lieu à la capture du corregidor et son emprisonnement dans la maison du Conseiller municipal, ainsi qu’à sa convocation à une assemblée du Conseil municipal ouverte à tous, "afin de remédier au problème fondamental de la sauvegarde de la Patrie".

Certains historiens estiment qu’un conflit survenu le 29 juin, soit quelque jours auparavant, au cours de la traditionnelle fête de la Saint Jean, opposant plusieurs membres de la famille Gallardo, dont Madame Agueda, au susdit corregidor, serait à l’origine directe des événements du 4 juillet. Ce dernier avait en effet interdit les "réunions publiques et les corrillos", décret que la famille Gallardo n’a pas respecté, et dont la condamnation a contribué à faire augmenter le mécontentement populaire à l’encontre du corregidor.

Les événements de Pampelune du 4 juillet ont rapidement été connus à Socorro et Santafé de Bogotá, ce qui a eu pour effet d’exalter les esprits révolutionnaires du 20 juillet 1810, que nous connaissons tous la date de la déclaration de l’Indépendance nationale. Les évènements amorcés à Pampelune se sont finalement soldés par la signature de l’acte d’indépendance du 31 juillet. Toutefois, étant donné les circonstances patriarcales de l’époque coloniale, dans lesquelles les femmes n’avaient pas leur mot à dire en politique, Águeda ne figure pas parmi les signataires de cet acte, mais en revanche, deux de ses frères - José Javier et Rafaël Emigdio - l’ont été, pour essayer de barrer la route au corregidor.
Águeda Gallardo Guerrier, fille de don José Gallardo de Reina et de madame Rosa Guerrero, est née dans la ville de Pampelune le 5 février 1751. Du côté maternel, elle était la petite fille d’un des hommes les plus remarquables de Pampelune, l’Espagnol Francisco Guerrero, qui devait sa fortune à la commercialisation du cacao, ressource principale de cette région. Elle s’est mariée le 5 août 1777 avec don Juan Antonio de Villamizar, et de leur union dix enfants sont nés, parmi lesquels José María, Isidro y Bruno, reconnus comme étant des patriotes qui ont participé aux guerres d’Indépendance du pays.

La maison de madame Águeda Gallardo, qui a aussi servi de refuge aux patriotes dans les guerres d’Indépendance, ainsi que de centre de réunions politiques avant l’Indépendance, est devenu aujourd’hui un monument national, que l’on peut visiter.

Par Carmen Adriana Ferreira Dispersez ?

Historienne de l’Université Industrielle de Santander.

Traduction de l’espagnol pour El Correo par : Pierre Molines

El Correo. Paris, le 5 février 2006.

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