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31 mai 2004

Domingo French (1774-1825)

 

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Homme d’action de la Révolution de Mai, comme d’autres morenistes, il fut jacobin. Il venait d’une famille de petits commerçants. Son nom complet était Domingo Cristóbal French.

Un employé de Poste devenu Général Révolutionnaire

Il est né à Buenos Aires le 21 novembre 1774, fils de Patricio French, un commerçant espagnol, et de Marie Isabelle de Urreaga et Dávila. Il a étudié dans l’école des jésuites annexée au temple de San Pedro Telmo. Il est parti très jeune de son foyer paternel et le 7 octobre 1798 - à 24 ans - il s’est marié, contre l’avis de sa famille et de celle de sa fiancée, à sa cousine, Juana Josefa de Posadas y Dávila.

Pour nourrir son foyer, il fut salarié du Couvent de la Merced et, en 1802, a commencé à gagner sa vie comme "facteur unique" de l’Administration des Postes.
French était un homme d’action, c’est-à-dire décidé. Il l’a démontré en rejoignant les milices et en luttant durant les invasions anglaises, puisqu’il a fait partie, d’abord, des Hussards Volontaires et après dans les légendaires Hussards de Pueyrredón. Pour son héroïsme, on lui a donné le grade de lieutenant et de sergent mayor. En 1807, il a réussi à prendre José Presas y Marull et à le sortir du pays dans un navire, en direction de Río de Janeiro.

Bien sûr, il n’a pas été, auprès d’Antoine Luis Berutti, un "garçon qui distribuait des rubans et des cocardes", comme le raconte l’Histoire mythique. C’était un révolutionnaire confirmé qui a dû accomplir des tâches difficiles comme celle de fusiller des éléments contre-révolutionnaires à Cabeza de Tigre, parmi ceux-ci Liniers, autrefois héros de la lutte contre les anglais à l’époque de la colonie, en appliquant des ordres de la Première Assemblée de la Patrie.

Berutti, son compagnon dans les jours de la Révolution de Mai 1810 (pour l’indépendance de l’Espagne), a appartenu à la franc-maçonnerie (dans les loges " Indépendance", "Lautaro" (celle de San Martin), "Armée des Andes" y "San Juan de la Frontera " de San Juan). Les deux ont appuyé des groupes civils de choc comme la dénommée la "Légion Infernale" et les dénommés « chisperos » (briquets).

Il a assisté au Cabildo Abierto (Assemblée générale) du 22 mai 1810, en détenant le pouvoir du vote de Saavedra. Il n’est pas clair si les rubans qu’il distribuait avec Berutti pour identifier le secteur independentista étaient « célestes et blancs » ou « rouges ». Peu importe. C’est certain qu’avec ces signes distinctifs, ils ont harangué et mobilisé à beaucoup de quartiers des faubourgs du Vieja Aldea puisque les gens riches regardaient avec méfiance la cause indépendantiste et l’Église Catholique était divisée entre révolutionnaires et contre-révolutionnaires. Très peu savent que le Vatican et la papauté ont appuyé l’Espagne et se sont prononcés contre la Révolution de Mai. La reconnaissance de l’Indépendance s’est produite de nombreuses années plus tard. Et, dans le cas de Cuba, jusqu’à fin du XIXe siècle et débuts du XXe, Rome s’est obstinée aux cotés des débris de l’empire espagnol.

Le colonel révolutionnaire

Peu de jours après la constitution du gouvernement de la patrie, il a été promu au grade de colonel, en se chargeant la formation du régiment d’infanterie " Amérique " ou " de l’étoile rouge ", par la couleur de l’insigne que les soldats et les officiers portaient sur la manche de l’uniforme. Avec ce corps, French a marché sur Cordoba pour étouffer l’insurrection royaliste et passer par les armes les ennemis de la Révolution.

Moreniste et jacobin intransigeant, durant l’émeute du 5 et 6 avril 1811,il est séparé du régiment, étant exilé à Carmen de Patagones, en Patagonie. Julián Álvarez, quand les saavedristas ont été mis en déroute, l’a fait revenir à Buenos Aires, où sa charge militaire lui a été restituée et la conduite de son régiment - qui depuis lors s’est appelé le « 3ème d’Infanterie » - il a participé au blocus et la prise de Montevideo. Pour ces services, le Directeur Posadas lui octroyât la "Médaille des Vainqueurs".

Mais Posadas, son beau-frère, était ennuyé par le mariage de French avec sa soeur, qui était le sujet de conversation de la société de Buenos Aires et peu de temps après, il l’a exilé. Avec l’arrivée au gouvernement d’Álvarez Thomas, il a été réhabilité et a pu revenir au pays, retrouvant sa famille. En, il est venu renforcer avec son régiment l’Armée du Nord que commandait Rondeau, récemment battu dans la bataille de Sipe-Sipe. Rondeau, a été substitué par Belgrano, French et Pagola qui ont critiqué le gouvernement de Buenos Aires pour la conduite de la guerre et pour sa politique isolationniste.

French est retourné à Buenos Aires et comme la plupart des morenistes s’est joint au colonel Manuel Dorrego, un doctrinaire fédéral, un rebelle et critique du parti de Rivadavia. French et Dorrego se sont définis comme fédéraux, républicains et partisans de la démocratie, en dénonçant Juan Martin de Pueyrredón comme "monarchiste".

Pueyrredón l’a exilé aux États-Unis, où il fut deux ans, jusqu’à ce que le même Pueyrredón l’a autorisé à revenir au pays en lui octroyant le grade de colonel mayor, en avril 1819. Le gouverneur Martin Rodríguez l’a nommé "Commandant de la défense de Mer et de Terre", mais French n’a pas accepté la charge principalement honorifique et il est resté assigné à l’État-Major.

Il est décédé à Buenos Aires, le 4 juin 1825, à l’âge de 51 ans. Ses enfants furent Domingo, moine Dominicain et Aurelio, pharmacien.

French a été l’un des vaillants combattants qui se sont engagés pour la cause de la Révolution, avec corps et âme. Il s’est fait remarqué par sa décision quand plusieurs doutaient, par intérêts personnels ou idéologiques. Grâce à ces hommes, la Révolution de Mai est devenue populaire et la cause de l’Indépendance à l’Espagne a finalement réussi à s’imposer.

Aujourd’hui il y aurait beaucoup à apprendre de l’exemple de French.

Traduction pour El Correo : Estelle et Carlos Debiasi

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