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9 décembre 2002

Crainte d’une aggravation de la crise au 7e jour

 

Le Venezuela est entré dans son 7e jour de grève générale contre le président Hugo Chavez, qui affecte le secteur pétrolier et fait craindre une escalade de la violence, malgré la reprise du dialogue entre le gouvernement et l’opposition pour tenter de trouver une issue à la crise.

Par Florence Panoussian
Agence France-Presse, Caracas

La grève générale affecte le secteur pétrolier, mais n’a pour le moment pas d’effets graves dans l’approvisionnement alimentaire.

Elle a notamment des répercussions sur la distribution de carburants dans des zones de l’intérieur du pays, du fait du ralentissement de branches de la holding publique Petroleos de Venezuela (PDVSA), dont des raffineries et le transport.

Le gouvernement de M. Chavez, qui a déployé des troupes pour protéger les sites de PDVSA en admettant une réduction de la production, a annoncé dimanche que « les stations service seront placées sous la surveillance des forces armées ».

La production du 5e exportateur mondial a été réduite à 1,5 million de barils/jour contre 2,49 millions, selon la presse locale.

M. Chavez a accusé dimanche l’élite du pays d’utiliser la grève pour tenter de le renverser. « J’appelle tous les Vénézuéliens à défendre notre industrie pétrolière », a-t-il lancé lors de son programme radio-télévisé « Alo Presidente ». Sans les identifier, il a accusé des secteurs internes et internationaux de vouloir la privatisation de PDVSA.

Trois des 23 États du pays —Cojedes (sud), Carabobo et Monagas (sud-est)— ne disposant pas de raffineries, manquaient d’essence, les autres étaient soumis à un rationnement. La situation était normale dans sept autres et dans le district fédéral de Caracas, selon le quotidien d’opposition El Universal.

L’inquiétude d’une escalade de la violence était palpable, après des coups de feu tirés sur un rassemblement d’opposants qui ont fait trois morts et 29 blessés vendredi soir. De nombreuses personnes ont assisté, dans un cimetière de l’est de Caracas, aux funérailles des trois victimes de la fusillade de la place Francia, où les adversaires de M. Chavez se maintenaient en veille.

Certains habitants faisaient des stocks d’aliments, bien que l’approvisionnement soit assuré, mis à part pour quelques produits frais comme le lait, certains légumes et fruits plus rares.

« Nous sommes tous anxieux. La situation est désespérante », a déclaré à l’AFP Belen Ballester, une médecin de 39 ans, dans un libre-service du quartier de Chacao (est). « Nous commençons à être habitués à ce genre de situation », a ajouté, fataliste, José Luis Rodriguez, 35 ans, commerçant, chargé d’une dizaine de boîtes de thon, autant de savonnettes, de paquets de farine, de litres d’huile et de boissons gazeuses.

La grève se faisait toujours davantage sentir dans les quartiers favorisés de l’est, avec de nombreux rideaux de fer baissés, que dans le centre et les zones populaires, dont la population est plus favorable à M. Chavez.

Selon les médias locaux, 20 navires n’ont pu effectuer leur chargement à Bahia de Pozuelos (est du pays) en raison de la fermeture de la raffinerie de Puerto Santa Cruz et au moins quatre autres sont paralysées.

Le ministre de l’Agriculture, Efren Andrades, a affirmé qu’il n’y aurait pas de pénurie d’aliments, précisant qu’un plan d’approvisionnement avait été activé en coordination avec l’Association nationale des supermarchés et affiliés (ANSA).

Il a reconnu que les livraisons de lait frais s’étaient réduites de 50%, mais assuré avoir des contacts avec des entreprises étrangères pour en importer.

Le volume des achats n’a pas été samedi supérieur aux jours précédents, mais a été atteint en seulement cinq heures, a précisé le président de l’ANSA, Nelson Da Gama. « Il y avait beaucoup d’inquiétude », a-t-il déclaré à El Universal.

Il y a « des réserves de produits de base pour au moins sept à dix jours », dont du lait en poudre, a-t-il dit, assurant que les camions de livraison disposaient « de leurs propres stocks de carburant pour les deux à trois prochaines semaines ».

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