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4 décembre 2002

Chili II

 

L’opposition à Chavez descend dans la rue. Troisième jour de grève générale Le mercredi 4 décembre 2002.

Agence France-Presse
Caracas

Mardi, des centaines de personnes s’étaient rassemblées pour manifester contre le régime Chavez, donnant lieu à quelques affrontements avec les autorités.

L’opposition au président du Venezuela, Hugo Chavez, est passée à l’action mercredi en organisant plusieurs manifestations à travers le pays, au troisième jour d’une grève générale visant à obtenir sa démission.

À Caracas, l’opposition a rassemblé plusieurs milliers de personnes et remis une lettre au secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), César Gaviria, lui demandant d’accélérer ses démarches de médiation afin de résoudre la crise politique qui dure depuis un an.

« Le peuple souverain continue la grève civique nationale, mais cette fois dans la rue, sous forme pacifique et non violente », avait lancé mardi soir Carlos Ortega, président de la Confédération des travailleurs du Venezuela (CTV).

La CTV et la fédération patronale Fedecamaras sont à l’origine du mouvement déclenché lundi avec le soutien de la Coordination démocratique (CD) qui regroupe des partis et associations d’opposition.

Cette grève est la quatrième lancée depuis décembre 2001 contre M. Chavez, élu en 1998 et réélu en 2000 pour six ans, mais cible d’un éphémère coup d’État en avril dernier et dont l’opposition souhaite désormais obtenir le départ via un référendum.

Mercredi, plusieurs milliers d’opposants se sont rassemblés dans le quartier de Chuao (est de Caracas) pour se rendre à l’hôtel du secrétaire général de l’OEA.

L’opposition a remis une lettre à M. Gaviria, qui a installé le 8 novembre une « table de dialogue » entre le gouvernement et l’opposition, suspendue depuis samedi en raison de l’appel à la grève. Il s’est toutefois à nouveau réuni mercredi avec des représentants de l’exécutif et de la CD.

Le secrétaire général de la CTV, Manuel Cova, a précisé que cette lettre visait à « protester devant l’OEA et la communauté internationale » contre les agressions commises mardi par les forces de l’ordre contre des opposants, et à leur demander « une action plus active » pour aider à résoudre la crise.

Les manifestants, qui sont ensuite repartis vers Chuao, brandissaient des drapeaux du Venezuela et des banderoles hostiles au gouvernement et à la Garde nationale (militarisée), dénonçant la répression de la veille qui, avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, a fait au moins une dizaine de blessés légers, selon les télévisions.

Le gouvernement a affirmé qu’il n’y avait pas eu de blessés et l’opposition a fait état d’au moins une vingtaine.

D’autres manifestations en province ont été marquées mercredi par des incidents entre chavistes et anti-chavistes à Barquisimeto (centre-ouest), San Cristobal (sud-ouest) et Valencia (centre), selon les médias locaux.

De leur côté, des dirigeants du Mouvement Vème République (MVR) fondé par Hugo Chavez ont appelé à un rassemblement sur la place O’Leary, à environ 500 mètres du palais présidentiel de Miraflores pour défendre « la constitution, la paix, la coexistence et le dialogue ».

M. Chavez a réitéré son rejet du mouvement de grève qu’il a qualifié de « déstabilisateur » et accusé d’avoir un objectif « occulte putschiste ».

Mais il a admis mercredi que la grève pouvait entraîner des retards dans les livraisons de pétrole, principale source de revenus du Venezuela.

« Nous avons tout un dispositif de sécurité qui va les empêcher de paralyser l’entreprise pétrolière ou la livraison de combustible. Qu’ils causent des problèmes ? Qu’ils causent des retards ? Sûrement, mais ils ne vont pas atteindre leurs objectifs néfastes de déstabiliser le pays », a-t-il cependant affirmé.

Le président du holding public Petroleos de Venezuela (PDVSA), Ali Rodriguez, avait indiqué lundi que quelque 40% du personnel était en grève.

L’un des responsables de la CTV, Adolfo Padron, avait pour sa part affirmé mardi que le secteur était paralysé à 91%, contre 82% la veille.

Cinquième exportateur mondial de brut et huitième producteur avec quelque 2,49 millions de barils/jour, le Venezuela est le seul membre latino-américain de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et l’un des principaux fournisseurs des États-Unis.

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