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24 avril 2014

Augmentation inquiétante de la dépendance alimentaire du Mexique

 

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Le volume des importations de biens de première nécessité (45% de la consommation globale du pays) témoigne d’une AUGMENTATION PREOCCUPANTE DE LA DEPENDANCE ALIMENTAIRE DU MEXIQUE, selon l’Unité d’Evaluation et de Contrôle de la Chambre des députés de ce pays.

La dépendance alimentaire du Mexique a augmenté de manière alarmante du fait de l’abandon des terres, de l’insuffisance de la production nationale et de la concentration du marché entre les mains des grandes entreprises qui ont remplacé les fermes familiales jugées non rentables pour les banques, a communiqué l’Unité d’Evaluation et de Control (UEC) de la Chambre des députés.

Dans une analyse du rapport sur les Comptes Publics 2012, qui a été remise en février par l’Audit Supérieur de la Fédération, l’UEC explique que les exportations mexicaines ont diminué parallèlement à l’accroissement de la pauvreté dans le monde rural, et que l’agriculture ne génère qu’une faible quantité d’emplois dans le produit intérieur brut.

L’UEC a identifié les suivants effets que cela entraîne sur la situation dans l’agriculture mexicaine, et ce malgré un budget de 305,975 milliards de pesos alloué en 2012 à ce secteur :


 Désarticulation entre la production agricole et l’industrie ;
 Mauvaise qualité et faible rendement des terres dus à l’érosion et la dégradation des sols ;
 Faible productivité de certaines cultures,
 Faible niveau de capitalisation en matériel et en hommes ;
 Chute drastique des investissements publics ;
 Insuffisance d’infrastructures et de technologie ;
 Manque de crédits

Mais également :


 Migrations, incidence du narcotrafic sur les choix de cultures et l’appropriation des grandes exploitations agricoles et d’élevage ;
 Escalade de la violence et de l’insécurité ;
 Pauvreté extrême ;
 Faible niveau de l’enseignement ;
 Insuffisance de services publics ;
 Malnutrition ;
 Manque de possibilité d’étudier et de trouver un emploi pour les jeunes ;
 Et aussi discrimination et violence à l’égard des femmes non seulement dans leur environnement familial mais aussi communautaire.

Achats importants à l’étranger

L’UEC a également rapporté que le volume des importations de produits alimentaires de base est supérieur à celui recommandé par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture qui est de 25%. Au Mexique, l’achat à l’étranger de produits alimentaires de base représente 45% du volume consommé dans le pays.

Concernant les importations de produits de l’agriculture et de l’élevage, l’UEC a informé que leur montant avaient considérablement augmenté, presque multiplié par cinq, passant de 2,7267 milliards de dollars en 1993, sous la présidence de Carlos Salinas, à 13,2314 milliards en 2012, dernière année du mandat de Felipe Calderon.

La situation concernant le maïs et les haricots est particulièrement préoccupante, puisque le montant de leurs importations a été multiplié par 43 et 52 respectivement, au cours de cette même période. Celui du riz a augmenté de plus de 5 fois ; celui du soja de presque 4, et celui du blé de plus de 6. La dépendance alimentaire concernant tous ces produits a donc considérablement augmenté.

L’UEC ajoute à cela que les devises provenant des exportations n’ont pas suffi à financer les achats de produits de l’agriculture et de l’élevage qui auraient permis de pallier aux carence de la production interne et garantir l’approvisionnement du marché national.

L’abandon des terres entraîne également un accroissement de la pauvreté de leurs habitants. L’UEC a rapporté que les augmentations des prix de l’alimentation ont aggravé la pauvreté alimentaire ce qui a généré une dégradation de la sécurité alimentaire due à la détérioration du pouvoir d’achat.

La population vulnérable, qui sans avoir de carences sociales a des revenus inférieurs au niveau de bienêtre social, a augmenté passant de 6,7 millions de personnes en 2010 à 7,2 millions en 2012.

A la fin du sexennat de Calderon, s’ajoutent à ceux-là 27,4 millions de personnes exposées à l’insécurité alimentaire, terme que le Conseil National d’Evaluation de la Politique de Développement Social (CONEVAL) utilise pour parler des personnes qui ne disposent pas d’une alimentation suffisante pour mener une vie active et saine ; parmi eux, 16 millions ont connu une insécurité alimentaire et 11,4 millions, une insécurité alimentaire sévère.

Enrique Méndez pour La Jornada

La Jornada. 21 avril 2014, p. 11

Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Marie-Rose Ardiaca

El Correo. Paris, le 24 avril 2014.

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