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12 décembre 2002

Attentat déjoué contre le président colombien

 

Agence France-Presse,
Bogota

L’attentat déjoué contre le président Alvaro Uribe à Medellin et la saisie de trois voitures piégées téléguidées mercredi à Bogota, une première dans le terrorisme, font craindre un « décembre noir » en Colombie.

Loin de s’apaiser, la guerre civile dans le pays andin, avec un bilan de plus de 200 000 morts depuis 1964, s’amplifie sous les offensives des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes), déjà auteurs présumés de l’attentat à la voiture piégée qui a fait 23 blessés lundi à Bogota.

La hantise d’un « décembre noir » habite tous les esprits, dans ce pays de 44 millions d’habitants, après l’attentat manqué contre le président colombien mercredi matin à Medellin (nord-ouest), et attribué à cette guérilla par les autorités.

Révélé à l’AFP par une source officielle, qui a requis l’anonymat, le plan d’attaque contre Alvaro Uribe, homme à poigne décidé à mater les FARC, devait avoir pour cadre l’hôtel Intercontinental de Medellin.

Le chef de l’État a dû bouleverser tout son programme et s’est rendu dans l’enceinte de la IVème brigade militaire de Medellin. Son séjour dans la seconde ville du pays, avec trois millions d’habitants, a été abrégé à la journée de mercredi, au lieu des deux jours initialement prévus.

Aucun détail n’avait été fourni par les autorités en fin de matinée sur les circonstances de cet attentat déjoué par les forces de l’ordre.

La peur des Colombiens, déjà la proie d’enlèvements en cascade avec un moyenne de 3000 civils séquestrés chaque année, s’est encore accentuée avec les révélations sur la nouvelle arme révolutionnaire des rebelles, la voiture piégée et téléguidée.

Trois de ces véhicules, capables de frapper une cible après avoir roulé dans les rues grâce à une technologie sophistiquée pendant un kilomètre, ont été saisis mercredi à Bogota. Trois autres voitures piégées, mais sans ce dispositif téléguidé, ont été également désamorcées par les démineurs de la police dans la capitale.

Ces voitures sans chauffeur, une première dans l’histoire du terrorisme en Colombie, avaient été préparées par un commando des FARC, selon la police.

Le système mis en place, qu’un correspondant de l’AFP a pu voir dans les locaux de la police, est composé de courroies et de pompes hydrauliques, télécommandées à distance pour permettre à son guideur de faire accélérer, freiner et virer le véhicule ainsi équipé dans les embouteillages éventuels, avant de le faire exploser contre la cible désignée.

En fonction depuis le 7 août dernier, Alvaro Uribe a déclaré une guerre totale contre les FARC, auteurs d’une attaque à la roquette près du palais présidentiel le jour de son investiture, qui s’est soldée par la mort de 21 personnes.

L’état d’exception est en vigueur dans le pays andin depuis le 12 août, et les négociations avec les FARC sur un échange de prisonniers se sont avérées vaines jusqu’ici.

Huit cents civils, 23 politiques dont Ingrid Betancourt, ancienne candidate des Verts à la présidence, et 47 officiers de l’armée sont actuellement otages des FARC. Trois cents rebelles purgent des peines de prison.

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