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12 avril 2010

Deux modèles agricoles qui s’affrontent sur fond de récolte exceptionnelle

Agriculture argentine : Les graines de l’inégalité

par Raúl Dellatorre

 

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]

Le paradoxe d’une récolte record qui condamne les petits producteurs à en “subir” les conséquences. Le “Frente Agrario Nacional” contre la “Mesa de Enlace”. Revendications des uns et des autres. Le défi pour le programme de développement du ministre Julián Domínguez.

Deux déclarations de deux entités agricoles et le communiqué concomitante de la Bourse des Céréales de Buenos Aires et de celle du Commerce de Rosario , avec les excellents rendements de l’actuelle énorme récolte (soja y maïs, principalement), montrent la réalité hétérogène de l’agriculture argentine et l’impossibilité de trouver un consensus sur une politique de développement agricole avec tous les acteurs du secteur, quand ni le modèle proposé, ni les objectifs ne coïncident.

D’un coté, les communiqués du secteur agricole, dont on rend compte dans cette même page , rapportent que les projections de récolte pour cette saison restent courtes pour les rendements élevés tant dans la région Nord que Sud de la Pampa Humide. De l’autre, simultanément la « Federación Agraria » remet sur le tapis sa menace “de retourner sur les routes pour imposer dans le calendrier public les revendications du secteur ”.

Lors de l’assemblée de vendredi soir, à Coronel Pringles, l’accent fut mis sur l’élevage et la production laitière, revendication amplement légitime si l’en est, parce que la corporation entrepreneuriale du secteur s’est alliée ces trois dernières années aux groupes dominants le commerce agricole qui, justement, condamnèrent l’élevage, l’industrie laitière et les autres productions régionales au bénéfice d’ un capitalisme agraire concentré. Représentant, de surcroît , un modèle exportateur de matières premières, à prix libres et sans engagement d’approvisionnement du marché intérieur..

Le « Frente Agropecuario Nacional », enrôlé dans la Central de Entidades Empresarias Nacionales, a fait état devant Julián Domínguez de la nécessité de “sortir de la vision économistique qui montre la bêtise d’un bilan « de rendement élevé » et de centrer la politique sur “les petites et moyennes entreprises familiales rurales comme axe du développement de l’agriculture nationale ”. Sans exhiber une forte représentativité, le FAN par sa demande expresse est l’écho clairement de centaines d’organisations de petits agriculteurs et mouvements paysans, qui voient aujourd’hui dans la « Mesa de Enlace », un adversaire qui les soumet plus qu’une entité qui défend leurs intérêts.

Les résultats de l’actuelle récolte agricole se résument en une production extraordinaire avec une distribution lamentable. Ceux qui perdent cherchent à se faire entendre. Ceux qui gagnent en veulent davantage. Et sur le chemin reste la tentative de répartir les bénéfices “excédentaires” au moyen de rétentions mobiles, qui se brise contre le bloc de fer du capital agraire avec l’appui même de l’aile “progressiste” du Congrès.

_Le défi pour le ministre de l’Agriculture sera que son programme de développement sectoriel, sur le point d’être lancé, soit qu’un simple palliatif, pour résoudre des questions de fonds d’un modèle qui continue à condamner la majorité de la population rurale à subir les conséquences d’une récolte record.

Traduction : Estelle et Carlos Debiasi pour El Correo

Página 12. Buenos Aires, 11 avril 2010.

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